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Chemises et vies déchirées – Le blog de Gérard Filoche

mercredi 7 octobre 2015 à 10:18
Les petits liens d'Alda
Dans le genre édifiant il y a cette conférence de 20min fin 2014 du De Juniac.

« Chez nous, les acquis sociaux ont deux caractéristiques : Ils sont intangibles et irréversibles. Intangibles, surtout on y touche pas ; Irréversible, surtout on ne revient pas en arrière, c'est une espèce de seuil et puis après on monte etc.

Quand on regarde de manière un peu plus précise on voit que les acquis sociaux c'est quelque chose de très très flou, c'est une notion très très imprécise en fait. Ça comprend beaucoup de choses, on peut y mettre heu les 35 heures, l'âge de la retraite, l'interdiction ou la limitation du travail des enfants, enfin vous pouvez y mettre un nombre de choses considérable. Dans le fond on se rend compte que c'est quelque chose de très hétérogène et de très très flou. »

Le mec explique que merde ça fait chier de pas pouvoir toucher aux acquis sociaux pour ensuite citer l'interdiction du travail des enfants comme un acquis social. Et après toute la France se met en deuil parce qu'on lui a déchiré sa chemise.

Donc je suis pas vraiment d'accord pour la partie « si on n'est pas partie prenante, on ne peut ni condamner, ni excuser » parce que j'estime qu'en tant que salarié⋅es, exploité⋅es par nos patrons (même par ceux qui sont gentils), on a une certaine solidarité à avoir.
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Choses vues, sur le web et ailleurs
Décidément cette histoire ne me lâche pas.
Lisez ce texte de Filoche, il a tout dit :
- si on n'est pas partie prenante, on ne peut ni condamner, ni excuser ;
- faut-il vraiment s'étonner que des gens à qui on demande sans cesse des sacrifices finissent par exploser, alors que dans le même temps leur PDG gagne des millions ? (ce n'est pas une hyperbole ; il gagne vraiment des millions) ;
- l'indignation sélective des médias et des politiques... Pensez à  Djamel Chaar, le chômeur immolé, pensez à Rémi Fraisse...

Il cite aussi cet extrait de Jaurès, que j'ai entendu sur France Culture ce matin dans la revue de presse de Nicolas Martin (http://www.franceculture.fr/emission-la-revue-de-presse-de-nicolas-martin-la-chienlit-et-les-voyous-2015-10-07), dont je salue le travail, bien plus équitable que nombre de ses confrères.
« Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. [...] Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. »

Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! [...] l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours.
Troublant, non ?
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