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Brain Magazine - News - Charlie Hebdo : être aimé par des cons, c'est dur, être haï par des amis, c'est pire

vendredi 30 janvier 2015 à 17:22
Les piti liens de Vader 30/01/2015
"Depuis trois semaines, je dois me taire. Mariée à un dessinateur de Charlie Hebdo, Luz, je suis dans «l’oeil du cyclone». Journaliste, je suis habituée à «l’ouvrir», ou en tout cas à écrire sur le monde qui m’entoure. Mais j’écris principalement sur les sexualités, le cul, le porno, le féminisme, le genre. Pas sur le terrorisme.

[...]

Mais quand je vois certains militants, pro-putes ou LGBT ou féministes, des gens dont je partage les combats, communiquer sur leur «différence», en crachant sur des morts qui ne peuvent plus répondre, j’enlève le bâillon que je me suis mise moi-même sur la bouche. Quitte à mettre encore plus d’huile sur le feu, quitte à être récupérée ou à ne pas être comprise. M’en fous. Faut pas pousser mémé dans les orties.

Je ne me tais plus."
(Permalink)

Nekoblog.org :: Marque-pages 30/01/2015
Un article de la compagne de Luz à propos, entres autres, des critiques de « militants, pro-putes ou LGBT ou féministes ». Je trouve le papier intéressant, je peux comprendre son indignation tout en ayant un truc qui me dérange, truc que pointe bien le commentaire d'Oki que je copie ici :

« En même temps, les privilèges existent bel et bien. C'est facile de considérer que ce sont les personnes qu'on caricature qui sont susceptibles lorsqu'on est un homme blanc hétérosexuel français. Cette tendance à élever la caricature au rang d'art que l'on devrait exempter de toute critique à l'encontre de son caractère potentiellement offensant parce qu'il est censé dénoncer ce qu'on lui reproche est inepte. J'ai une question : pourquoi utiliser des images de l'oppressé pour établir une critique de l'oppresseur ? Et l'affirmation selon laquelle les dessins de Charlie Hebdo sont légitimes parce qu'ils tapent sur toutes les populations est également peu pertinente car, dans une société inégalitaire, traiter de la même manière deux pans de la population entre lesquels se trouve un écart n'a PAS pour effet de rétablir l'égalité recherchée. Je refuse qu'on attribue à des personnes qui ne sont pas victimes de ce qu'elles dénoncent au quotidien (préjugés, etc.) le monopole de la détermination de ce qui constitue un contenu offensant. »

L'argument du "je tape sur tout le monde" me gène de la même manière. Il me gène parce qu'on ne vit pas dans une société égalitaire. Je veux bien croire qu'une certaine partie des gens de chez Charlie étaient des gens gentils et ne se pensaient pas (ou n'étaient pas) « raciste, homophobe, transphobe, sexiste et tout particulièrement islamophobe » et qu'ils souhaitaient lutter contre ces discriminations. Ça n'empêche pas que leurs méthodes étaient discutables et que l'excuse de la caricature est une manière de balayer toutes critiques à, je cite le commentaire de Jouissif Jet, « l'égard du journal, des éditos de Val lorsqu'il dirigeait Charlie, du licenciement de Siné, des élucubrations de Caroline Fourest ». On peut penser ce qu'on veut de Pouhiou, mais ça me fait penser à une phrase qu'il a dit sur Twitter, un truc du genre « je suis content de me trouver une attitude sexiste », dans le sens, "je suis content de me trouver une attitude sexiste parce que ça me permet de la corriger".

(via http://liens.vader.fr/?xKFXVg)

EDIT : Et je peux aussi tout à fait concevoir que critiquer CH si tôt après les assassinats peut être pris pour de l’irrespect.
EDIT² : « C'est quand même fort d'écrire un article titré "être aimé par des cons, c'est dur, être haï par des amis, c'est pire" sans questionner pourquoi des cons ont pu aimer Charlie Hebdo et pourquoi des "amis" on pu finir par "le haïr" » (https://twitter.com/Koalassandra/status/561139755388506113)
(Permalink)