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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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J’ai rencontré #Ceuxquifont (de la merde) | Le site du journal Le Postillon

lundi 6 juillet 2015 à 11:52
Liens des pleutres 06/07/2015

« À Grenoble, des lieux permettent vraiment de voyager. Aujourd’hui, je vous propose de partir à la découverte de l’esprit « Silicon Valley ». Ce que j’appelle l’esprit « Silicon Valley », c’est d’avoir à la fois les dents de requin du businessman avide, et à la fois le sourire mièvre du jeune cool du XXIème siècle. De n’avoir aucun scrupules pour développer des nouvelles applications numériques ineptes dans le seul but de se faire de la thune, de n’avoir aucun complexe pour détourner de l’argent public, et en même temps de bien aimer tout ce qui est convivial, bio, solidaire, éco-responsable ou partagé. À Grenoble, un lieu incarne mieux que tout autre cet esprit guidant la marche du monde : c’est Cowork In Grenoble. Vous ne connaissez pas ? Allez, je vous fais visiter. […]

Ce jeudi de mars, ni « Spontanez-vous », ni les feedbackers n’ont critiqué ou même posé des questions sur le sens et l’utilité sociale des projets présentés. Si j’avais eu plus de panache, je serais allé pitcher un projet idiot, comme vendre des drones permettant de suivre à la trace ses enfants ou sa femme potentiellement infidèle. Si j’avais osé, je suis presque sûr que je n’aurais eu que des retours sur ma manière de parler en public et les difficultés techniques de mon projet.

La « Gen Y » fait mais ne pense pas

Car peu importe le sens ou la non-utilité sociale des innovations : ce qui compte pour les coworkers, c’est de « faire ». Sur un des murs de Cowork, il y a une affiche présentant un slogan représentant assez bien leur « esprit » : « we have a strategic plan, it’s called doing things » (nous avons un plan stratégique, il s’appelle faire des choses). Sur Twitter, le hashtag favori des coworkers est #Ceuxquifont. Qui font quoi ? Peu importe. Inutile d’en discuter, car comme dirait Isabelle Millet, une des coworkeuses, sur Twitter : « je préfère #ceuxquifont à ceux qui parlent ». […]

Ça ne leur coûte pas cher, à Piolle et aux coworkers, d’être pour « l’économie du partage ». Cela permet d’habiller d’un peu de « solidarité » et d’ « éco-responsabilité » l’économie moderne, qui est aux antipodes de ces valeurs. Cela permet de masquer un peu les travers de cette économie – course à l’innovation stupide, détournement d’argent public, technicisation du monde, magouilles diverses –, contre lesquels les coworkers et Piolle n’ont rien à redire. (Pour le lecteur novice, je rappelle que Piolle a cofondé Raise Partner – travaillant pour l’optimisation fiscale et maintenant domicilié dans les paradis fiscaux – et qu’il « assume tout » (voir Le Postillon n°26, 27 et 28)) »
− Yvain
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Riff's Links 07/07/2015

Petite visite au royaume de "L'économie du partage", de "l'innovation" et de la "création de valeur"... et aussi un peu de la fraude fiscale et de l'ultra libéralisme : "À Grenoble, des lieux permettent vraiment de voyager. Aujourd’hui, je vous propose de partir à la découverte de l’esprit « Silicon Valley » [1].. Ce que j’appelle l’esprit « Silicon Valley », c’est d’avoir à la fois les dents de requin du businessman avide, et à la fois le sourire mièvre du jeune cool du XXIème siècle. De n’avoir aucun scrupules pour développer des nouvelles applications numériques ineptes dans le seul but de se faire de la thune, de n’avoir aucun complexe pour détourner de l’argent public, et en même temps de bien aimer tout ce qui est convivial, bio, solidaire, éco-responsable ou partagé. À Grenoble, un lieu incarne mieux que tout autre cet esprit guidant la marche du monde : c’est Cowork In Grenoble. Vous ne connaissez pas ? Allez, je vous fais visiter."
(Permalink)