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Site original : Shaarli - Les discussions de Shaarli du 23/07/2013

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Pourquoi l’enfance des humains est-elle si longue ? (Passeur de sciences)

dimanche 31 août 2014 à 22:25
Nagumo, le 31/08/2014 à 22:25
Un certain nombre d'hypothèses ont été émises pour tenter de comprendre pourquoi, parmi les mammifères, les primates, et plus particulièrement l'homme, passent une période plus longue que les autres animaux à "l'ère enfantine".

Pierre Barthélémy s'intéresse dans cet article à l'une des théories les plus prometteuses pour expliquer ce décalage, à savoir un cerveau si gourmand en énergie que notre organisme fait le choix de privilégier le développement de cet organe plutôt que la croissance corporelle.

Selon une étude américaine publiée le 25 août dernier dans la revue scientifique des PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), il apparaît que le cerveau d'un enfant consomme le plus de glucose à l'âge de cinq ans, soit environ 150 grammes par jour, ce qui équivaut aux deux tiers de la consommation du métabolisme. Cinq ans, c'est également l'âge où l'enfant grandit le moins vite. Plus tard, c'est le schéma inverse qui est observé : une moindre consommation de sucres par le cerveau et une prise plus importante de centimètres.

Bref, comme le dit l'auteur, cela n'explique pas tout, et il serait intéressant de s'interroger sur la mise en place de ce mécanisme avec d'autres phénomènes, notamment la bipédie, la cuisson des aliments, etc. (sur la cuisson des aliments, regarder la conférence TED de Suzana Herculano-Houzel : http://www.lacaryatide.fr/liens/?8qZ9cw).
Mais cela donne envie d'en savoir davantage sur ce sujet !

Extrait :
"Ces données montrent que c'est à l'âge de 5 ans que le cerveau de l'enfant engloutit le plus de sucre : 167 grammes par jour pour les garçons et 146 g/j pour les filles. Dans les deux cas cela représente quasiment les deux tiers de ce que consomme le métabolisme de base. Et c'est près de deux fois plus que ce que "brûlera" le cerveau des mêmes personnes une fois qu'elles seront adultes. Cela n'a rien de vraiment étonnant quand on sait que le cerveau connaît à cette époque de la vie une véritable prolifération des connexions entre les neurones : l'enfant apprend à maîtriser son corps, le langage, à établir des liens logiques, à planifier ses actions, etc.

A cinq ans, donc, l'encéphale est un vrai gouffre à glucides. Or, c'est aussi à cinq ans que la croissance de l'enfant est la plus ralentie. Depuis sa naissance, un enfant normal grandit toujours, mais de moins en moins vite. Pour le dire autrement, il gagne de moins en moins de centimètres au fil des années, un mouvement qui va s'inverser après ses 5 ans pour atteindre un maximum lors de la poussée pubertaire. L'étude des PNAS montre d'ailleurs que la consommation de glucides par le cerveau commence à diminuer quand la croissance repart, ce qui conforte l'hypothèse du compromis énergétique : le cerveau a moins besoin de calories car le gros du chantier est fait, on peut donc réattribuer des ressources à la croissance (on dirait un économiste qui parle...)."
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