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Emprunter un ebook à la bibliothèque

samedi 6 décembre 2014 à 11:41
some links − chabotsi 06/12/2014
Je suis tombé sur une page de la bibliothèque de Toronto, toute sérieuse, qui explique comment emprunter un ebook.

Y’a du lourd… et c’est bien triste.
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OpenNews 06/12/2014
WTF 0_0
LOOOOOOOOOOOOOOOOOOL
Sont-ils conscient de la débilité de la chose ?
Lorsque vous lisez un livre numérique, c'est pas un emprunt que vous faites mais une copie !
C'est totalement crétin de vouloir rendre un livre numérique rare comme un livre physique.

La page en question http://www.torontopubliclibrary.ca/books-video-music/downloads-ebooks/ebooks-userguides.jsp
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SimonLefort 06/12/2014
Je cite le commentaire :
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Sont-ils conscient de la débilité de la chose ?
| ========

Je n'en suis pas sûr... Certaines personnes vivent vraiment dans une réalité parallèle à la nôtre.

(via https://www.ecirtam.net/opennews/?hc2t_A )
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Httqm's Links 06/12/2014
C'est passablement crétin, comme mode opératoire, mais je crains que les pauvres bibliothécaires n'aient pas d'autre choix pour mettre à disposition du public des livres sous toutes leurs formes tout en respectant les contraintes (débiles) que leur imposent les éditeurs.
(Permalink)

Oros links 08/12/2014
J'ai posé la question à une bibliothécaire quoi une bibliothèque applique le prêt des ebooks de la même façon que les livres papier.
Voici ça réponse :

« Par où commencer... ?
Je vais commencer par te récapituler le contexte de base, avant le numérique.
L'auteur a une idée originale d'histoire, avec l'éditeur (et les imprimeurs) ils vont en faire un livre. Livre qui sera stocker chez un distributeur qui aura la charge de l'acheminer vers les points de ventes. En parallèle, l'éditeur fait appel à un diffuseur (=commercial) qui va promouvoir le livre auprès des libraires. Libraires qui vendront ensuite le livre au lecteurs.
Étant donné que notre société valorise la lecture, on considère comme une discrimination le fait de ne pas avoir accès aux livres, donc, l’État met en place des bibliothèques. Le rôle des bibliothèques est de proposer des collections représentatives de l'édition française. Son rôle s'est de proposer une accès représentatif, et non pas de fournir gratuitement à tous l'ensemble de ce qui se fait. A partir de ça, la bibliothèque organise l'accès à ses livres comme elle peut (nombre de livres empruntables à la fois, date d'emprunt...) pour permettre le meilleur accès possible au plus grand nombre.
Les bibliothèques travaillant avec les libraires, elles ne sont pas trop considérées comme de la concurrence pour eux. En revanche, les éditeurs et les auteurs peuvent considérer que chaque personne qui emprunte une livre à la bibliothèque est un acheteur en moins et donc un manque à gagner. C'est pour ça qu'en France il existe le droit de prêt. Pour chaque inscrits en bibliothèque l’État reverse 1,50€ à la SOFIA (organisme qui gère les intérêts des auteurs), et pour chaque livre vendu à une bibliothèque, les libraires reversent 6% du prix de vente à ce même organisme. Les fonds ainsi récoltés sont ensuite reversés aux auteurs. Car s'il n'y avait pas d'auteurs il n'y aurait pas de livre. Et pour écrire les auteurs ont besoin de temps, mieux ils gagnent avec leur livres et moins ils ont besoin de travaillé à côté donc plus ils ont de temps pour imaginer et écrire.
Ça va jusque là ?

Maintenant, les livres numériques. Je suis pas hyper au point sur l'achat de livres numériques par les bibliothèques, alors je ne vais pas pouvoir entrer dans des détails super techniques.
As-tu conscience de l'état de l'édition musicale en France ? As-tu une idée des conséquences du piratage sur les labels de musiques indépendants et les discothécaires ? C'est pas glorieux et on espère que le livre ne subira pas le même sort ! Je soutiens le partage et l'accès gratuit à la culture mais ça doit se faire dans le respect des créateurs.
Concernant les livres numériques le circuit du livre n'est pas très différent, le distributeur gère des serveur à la place des palettes de livre, le libraire, peut-être virtuel, mais c'est le même principe. Et tout ce monde là est terrifié par le piratage. Surtout que les gens ne veulent pas mettre beaucoup d'argent dans l'achat de choses immatérielles. Sous prétexte qu'il n'y a pas de papier les gens pensent que ça ne coute rien. Mais le travail de l'auteur et l'éditeur est le même. Il faut des serveurs pour contenir les fichiers. Serveurs qui nécessites du courant électrique, de la maintenance,... Il faut de bonnes connexion pour faire transiter les fichiers, il y a toujours des dépenses pour en faire la promotions, ils faut des gens pour gérer les plate-formes, les sites internet,... Donc le livre numérique à tout de même un coût qu'il faut amortir.
Pourquoi les gens achèteraient-ils un livre numérique s'ils ont la possibilité d'obtenir le même fichier par la bibliothèque, (de manière légale) et de copier à l'infini pour l'entourage ?
Peut-être qu'il y aurait moyen d'organiser les choses différemment, idéalement tout le monde devra avoir un accès gratuit et illimité des ressources numériques, mais vu les budgets alloués à la culture ça se fera pas demain la veille. Donc en attendant, pour se prémunir de la faillite les éditeurs/distributeurs font 2 choses :
- ils mettent des DRM sur les fichiers des ebooks (je suppose que tu sais ce que c'est), pour éviter les copies et limité la durée de vie des fichiers.
- ils imposent des conditions de ventes complètement abusives, onéreuses et très restrictives aux bibliothèques.

Je ne sais pas exactement quel contrat la bibliothèque en question dans l'article s'est vu proposé. Peut-être quelque chose de ce goût là (tu m'excuseras la simplification de la partie technique) :
- On vous vend 10 fichiers avec DRM du dernier bouquin de Marc Levy, chaque fichier s'autodétruira au bout de 25 jours, pour [une fortune]€. Donc une fois que la bibliothèque a passer 10 fois le fichier, si elle veut pouvoir à nouveau "prêter" le livre elle est obligée de racheter des fichiers. Sachant que si un lecteur n'a pas eu le temps de finir son livre en 25 jours et qu'il redemande le livre la bibliothèque est obligé de lui redonner un fichier.

Concernant les droits d'auteur, je ne sais pas exactement comment ça se passe. Je ne sais pas si les fichiers dépendent du droit de prêt ou du droit de copie ou si c'est un système similaire à celui des DVD (les films n'ont pas le même système de rémunération concernant les droit de prêt, un DVD que tu peux trouver entre 5€ et 25€ à la fnac peut coûter entre 50 et 200€ à une bibliothèque). S'il le système de droit de prêt est appliqué de la même façon que pour les livres papiers, les auteurs ont intérêt à ce que le fichier soit vendu plusieurs fois.

Je comprend l'agacement du type qui a écrit l'article, mais le fautif c'est pas la bibliothèque, les bibliothécaires ne sont pas des êtres débiles et arriéré, on connaît les possibilités qu'offre le numérique, mais nous ne sommes pas des informaticiens et encore moins des pirates informatiques. Nous ne sommes pas des robins des bois de la culture, on ne peut pas trafiquer les fichiers pour retirer les DRM et proposer des copies libres à tout le monde. Et de toute façon en parallèle de l'offre au plus grand nombre on se soucie également du sort des auteurs.
De manière locales il existe quelques initiatives, notamment pour la musique qui propose des fichiers en creative commons sans DRM, mais ça reste des initiatives isolés et coûteuses.

En Bibliothèque Universitaire l'offre numérique est très importante (revues et base de données en ligne essentiellement), les conditions pour le lecteurs sont donc beaucoup moins restrictives par rapport à ce que propose cette bibliothèque mais ça a un coût absolument faramineux et ça pose beaucoup de problèmes à différents niveaux. »
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some links − chabotsi > Oros links 09/12/2014
Suite à cette réponse, j’ai essayé d’apporter un peu plus de détails ici : https://chabotsi.fr/blog/reponse-a-un-commentaire-sur-emprunter-un-ebook-a-la-bibliotheque.html
(Permalink)

Nekoblog.org :: Marque-pages 09/12/2014
La réponse de Matthieu (j'allais faire à peu près la même) : http://shaarli.callmematthi.eu/?Ylp0Qg
Et celle d'Oros : https://www.ecirtam.net/links/?PZ-RRw

Tout ça montre bien qu'on peine encore à trouver une économie compatible avec l'abondance. Quelque part, j'aime bien cette mise à mal de l'économie de rareté. Le téléchargement illégal massif pousse les gens à réfléchir sur d'autres choses, même si les gros ont un peu de mal à bouger leurs gros c*ls.
(Permalink)