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Adrienne Charmet-Alix, au-delà de l’écran

jeudi 30 juillet 2015 à 13:04
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A peine arrivée à La Quadrature, en avril 2014, elle est tout de suite plongée dans le bain : loi terrorisme, fin 2014, attentats de janvier 2015 et les critiques du gouvernement contre les réseaux sociaux, loi renseignement… Elle avait envie de changer d’air après Wikipedia, mais l’actualité la rattrape : par rapport à Wikimedia, le travail est « beaucoup plus politique, plus défensif, plus dur moralement, plus riche intellectuellement – avant de gueuler, on prend le temps de réfléchir ! ».

Rapports, analyses juridiques, discussions avec des députés… La Quadrature publie beaucoup, collabore au recours auprès du Conseil d’Etat déposé par l’association FDN sur un décret d’application de la loi de programmation militaire. S’engage contre un projet de loi renseignement qu’elle juge dangereux. « On nous connaît de nom [à l’Assemblée] : on est vus comme des “chieurs”, mais on est facilement reçus par les députés, au moins dans les phases préparatoires des projets de loi. » Un travail de lobbyiste ? « On discute avec tout le monde, mais on ne fait pas vraiment la même chose qu’un lobby, on ne cherche pas à avoir une influence occulte. Quand on rédige des propositions d’amendements, on les publie en ligne ! »

Au bout du compte, le projet de loi sur le renseignement a été voté à une large majorité à l’Assemblée comme au Sénat. Une défaite, reconnaît Adrienne Charmet-Alix, mais une « défaite honorable », car plus de parlementaires que prévu se sont opposés au texte. Rétrospectivement, aurait-il fallu procéder autrement, faire des contre-propositions ? « Ce n’est pas notre rôle, juge Adrienne Charmet-Alix. Et puis ce n’est pas possible d’élaborer un modèle alternatif lorsque le gouvernement refuse de donner accès aux données et aux retours d’expérience. » Un an après son arrivée à La Quadrature du Net, cette littéraire assumée parlerait presque comme une ingénieure.
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