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Shaarli - Les discussions de Shaarli

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Acrimed a besoin de vous!

samedi 5 juillet 2014 à 12:59
Riff, le 05/07/2014 à 12:59
Interview d'Henri Maler et de Julien Salingue d'Acrimed...

«Trop souvent (mais pas toujours) cette critique est devenue un produit médiatique comme un autre. La critique des médias, telle que nous la concevons, doit être une critique radicale (parce qu’elle prend les choses à la racine) et explicative ; une critique intransigeante (parce qu’elle ne se laisse pas intimider) et politique. La critique médiatique des médias se borne généralement à relever des manquements à la « déontologie » : elle décrit des pratiques journalistiques et déplore des fautes professionnelles, mais sans mettre en évidence les contraintes qui les expliquent ; elle dénonce des « pressions », économiques et politiques, mais sans s’attarder sur ce qui les rend possibles et efficaces ; elle pourfend les censures visibles, mais néglige les censures invisibles ; elle concède des « dérapages » propagandistes, mais s’accommode de la pensée de marché ; elle prescrit des corrections à la marge, mais sans mettre en cause l’ordre médiatique existant. Cette critique est insuffisante, surtout quand elle se présente comme autosuffisante. La critique que nous proposons s’efforce de rendre visible ce qui ne l’est pas ou pas totalement. Mais elle n’attribue pas à l’action de quelques acteurs les malfaçons de l’information et les distorsions de l’espace public. Eux-mêmes ne sont, à bien des égards, que des symptômes. Notre critique est une critique des formes d’appropriation des médias, des logiques économiques et sociales qui les gouvernent, de la marchandisation de l’information et de la culture qui en découle : tout ne s’explique pas par elles, mais rien ne s’explique sans elles. Pour ne pas verser dans un économisme à courte vue, notre critique s’étend aux conditions sociales et politiques d’exercice des métiers du journalisme : aux rapports de compétition et de domination qui règnent dans les médias, ainsi qu’aux formes de subordination des médias aux gouvernants et à l’organisation des pouvoirs publics.»
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