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Calais : les migrants victimes de brutalités policières | France info - Les liens du JEEK

mardi 20 janvier 2015 à 21:33
Riff's Links 20/01/2015
"Attention, vous allez être victime de violences policières : *bisous*"

Attention, vous allez lire des témoignages de migrants embrassés par la police :

"Rosa, 25 ans, qui a indiqué qu'elle était ressortissante d’Érythrée, a déclaré à Human Rights Watch que le 14 novembre 2014, des policiers l'ont battue quand ils l'ont trouvée dans un camion sur l'autoroute. Comme pour les autres personnes interrogées, elle est identifiée seulement par son prénom, pour sa protection. Les prénoms de certaines personnes interrogées ont été modifiés à leur demande.

« La police a examiné le camion et m'a trouvée », a-t-elle confié. « J’ai dit : ‘S’il vous plaît aidez-moi’, mais ils m’ont battue et je me suis effondrée devant le camion. Ils m’ont rouée de coups de pieds sur le sol. » Rosa a déclaré qu'elle a perdu connaissance et s’est réveillée dans la salle des urgences à l'hôpital. Quand Human Rights Watch s’est entretenu avec elle le 25 novembre dans un hôpital de Calais où elle avait été opérée de la jambe droite, elle a déclaré qu'elle devrait encore passer six semaines à l'hôpital. Human Rights Watch n'a pas pu vérifier la cause de sa blessure.

Salamou, 28 ans, originaire d’Érythrée, a déclaré que trois policiers l'ont battu près d'une station essence dans la soirée du 25 novembre 2014.

« Je marchais, normalement », a-t-il déclaré. « Quatre policiers sont sortis de leur camionnette et m’ont frappé à coups de bottes et de matraque. Après m’avoir frappé, un policier a dirigé une lampe sur moi et m'a ri au nez. ‘Aidez-moi’, ai-je supplié, mais il a ri. Ils m’ont donné des coups de pieds alors que j’étais à terre, comme un chien. » Quand Human Rights Watch a interrogé Salamou, le lendemain du jour où il affirme avoir été battu par la police, il avait des blessures visibles sur le nez.

« Il y a de bons policiers et de mauvais policiers », a déclaré Ahmed Ibrahim, 17 ans, demandeur d'asile en provenance du Soudan et vivant dans un camp de fortune à Calais. Il a affirmé à Human Rights Watch que deux policiers l’avaient roué de coups de pied quand il est sorti d'une voiture vide, où il était assis avec trois hommes à l'abri de la pluie. « Je voulais demander l'asile ici, mais avec cette violence, je préfère qu'ils me renvoient au Soudan. Je ne vais pas rester en France. Ils [les policiers] vous frappent, les gens vous jettent des œufs dessus. J’ai eu une mauvaise image de la France. »

Mohammad, 32 ans, originaire du Soudan, a déclaré qu'il marchait dans la rue à midi le 2 novembre 2014 quand un agent de police l'a frappé dans le dos avec une matraque. « J’ai couru et je suis tombé dans un trou », a-t-il confié. « La police a appelé une ambulance. J’ai passé 20 jours à l'hôpital, mon bras était cassé en trois endroits. » Il avait un bras dans le plâtre au moment de l'entretien.

Le 3 décembre 2014, « Aziz », un ressortissant d’Afghanistan âgé de 29 ans, a déclaré que des policiers l'avaient battu trois jours plus tôt.

« J’étais dans la rue en train d’utiliser le Wifi sur mon téléphone vers 23 heures », a-t-il expliqué. « Quand ils [les policiers] sont arrivés, j’ai commencé à courir, ils m’ont poussé au sol [...] Un policier m'a poussé, j’étais par terre, ils m’ont aspergé [de gaz lacrymogène] et quand je me suis retourné, ils m’ont frappé. J’avais du sang sur le visage, sous mon œil, sur le nez et le genou. Je n’ai rien vu parce qu'ils m’ont d’abord aspergé puis ils m’ont frappé aux jambes, sur tout le corps. » Une chercheuse de Human Rights Watch a vu des traces de blessures sur le visage d’Aziz et des trous aux genoux de ses pantalons, dont il a affirmé qu’ils étaient dus au fait qu’il a été poussé et battu sur le sol.

Aziz a déclaré que des policiers l’avaient également battu 20 jours plus tôt quand ils l’ont trouvé caché dans un camion sur l'autoroute. « Ils m’ont frappé avec leurs mains, m'ont donné des coups de poing au visage, mon nez saignait. [Ils m’ont battu] avec un bâton sur le corps, puis ils m’ont sorti du camion et ont dit : ‘Allez ! Va dans la jungle !’ » La jungle est une référence au plus grand des camps de fortune où les demandeurs d'asile cherchent refuge.

Le 26 novembre 2014, Kader, 24 ans, originaire d’Éthiopie, a déclaré à Human Rights Watch dans la salle d'attente des urgences d’un hôpital de Calais : « J’étais sur la route, sur mon vélo, hier à 17 heures. Un fourgon de police blanc avec une ligne bleue [ce qui correspond à la description d'une camionnette appartenant à la police anti-émeute française] s’est arrêté. Cinq policiers sont sortis, l'un d'eux m’a poussé sur l'épaule et je suis tombé sur mon bras droit. Il m'a donné un coup de pied, ensuite il m’a aspergé le visage. » Quand une chercheuse de Human Rights Watch a rencontré Kader une semaine plus tard, son bras était dans un plâtre de résine et dans une écharpe, confectionnée avec un foulard.

Les autorités françaises prétendent que le gaz lacrymogène n’est utilisé que pour dissuader des groupes composés de nombreux migrants cherchant à grimper sur des camions. Mais les migrants ont affirmé qu'il a également été utilisé dans d'autres situations. Mohammad, 26 ans, originaire du Soudan, a déclaré : « Ils [les policiers] vous aspergent comme si vous étiez un insecte. Cela nous est arrivé à tous dans la rue. »

Souhail, 20 ans, originaire d'Iran, a expliqué : « Les policiers m'ont aspergé trois fois quand j’étais dans le camion. J’étais seul. Les trois fois, c’était il y a environ un mois. Les policiers ont ouvert la porte et avant de dire quoi que ce soit ils m’ont aspergé le visage, je ne pouvais rien voir et deux fois ils m’ont frappé avec leurs bottes et leurs mains. »

Lina, 25 ans, originaire d’Erythrée, a affirmé qu'elle était tombée depuis le bord escarpé de l’autoroute près du plus grand camp de Calais lorsque des policiers lui ont aspergé le visage alors qu'elle tentait de monter dans un camion avec un groupe. « Nous voulions aller dans [le camion], les policiers sont venus, ils ont dit ‘Allez ! Allez !’ et m’ont aspergée dans les yeux, je suis tombée », a-t-elle déclaré."
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