Le point sur les crypto-monnaies 10 Recently updated !
mardi 19 décembre 2017 à 11:32Max est arrivé, il a posté, puis il est reparti.
Miner du Bitcoin Gold n’a pas été rentable du tout, ni pour vous, ni pour la team de GoldenShower. Et NiceHash s’est fait hacké. Mais au moins c’était fun.
Cela dit ce n’était que la partie émergée de l’iceberg, et avec tout le bordel actuel, vous avez peut-être envie d’un petit topo pour remettre tout en contexte.
Il y a 5 ans, je vous parlais du Bitcoin, un projet qui expérimentait avec l’idée de créer une monnaie décentralisée, non dirigée par les banques ou les états.
Le système Bitcoin a introduit les bases d’un système novateur:
- Tout le monde est égal, et peut créer un compte Bitcoin sans aucun prérequis. C’est ce qu’on appelle le wallet. Les techniques modernes de chiffrement permettent à chaque wallet de s’identifier, et de déclarer des transactions.
- Personne ne possède ses propres bitcoins, mais chaque personne dans le réseau peut télécharger tout l’historique des transactions depuis la création du Bitcoin. Cette base de données est ce qu’on appelle la blockchain. Ainsi le système sait exactement qui peut dépenser quoi.
- Chaque personne peut participer à la création de la monnaie. C’est ce qu’on appelle le minage, et en gros on demande à son ordinateur de résoudre un problème mathématique complexe. On obtient la monnaie quand on peut donner la preuve qu’on a résolu le problème. C’est ce qu’on appelle le “proof of work”.
Bitcoin est un peu le prototype de la roue, taillé dans la pierre: révolutionnaire, mais vraiment super lourd.
- Tout est public. Les wallets sont anonymes, mais toutes les transactions sont en clair. Les premiers marchés noirs (remember the silk road ?) se sont fait tej assez vite.
- Les transactions irréversibles et la complexité technique pour sécuriser son portefeuille ont amené de nombreuses attaques.
- La nature de la production du BTC a amené des gens à se regrouper en grosse communauté afin de miner plus facilement, empêchant les individus seuls de participer de manière significative. C’est ce qu’on appelle les pools. De plus, les gros capitaux ont investi dans de grosses fermes d’ordinateurs pour miner en masse. Une grosse partie est en Chine, et ils ont une énorme influence sur le Bitcoin qui n’est donc plus autant décentralisé.
- La blochain est devenue énorme. Plus de 150Go et ça va continuer à grossir. Héberger un noeud complet sur son téléphone n’est plus faisable. Du coup les gens utilisent des wallets légers, qui font confiance à un service externe. Bitcoin perd encore plus son bénéfice de décentralisation.
- Les transactions sont lentes. On plafonne à quelques échanges par seconde. Pour le monde entier !
- Bitcoin a déjà vu deux forks, le Bitcoin Cash et le Bitcoin Gold, à cause de toutes ses limitations.
Malgré ça, de par le nom célèbre et la robustesse technique du système, Bitcoin reste la référence de la cryptomonnaie. En quelque sort “l’or”, la valeur refuge. Amusant quand on connait sa volatilité. Le cours a explosé (plus de 15000 euros), la bourse de Chicago ouvre les vannes de la spéculation officielle et on peut même en acheter avec sa CB de nos jours (ce qui n’était pas le cas au début).
En gros, Bitcoin est légitimé.
Et c’est ironique, car cette légitimation passe par la négation du projet original. Bitcoin n’est plus du tout une monnaie alternative aux mains du peuple, mais un instrument spéculatif de plus.
Les cryptomonnaies actuelles ont une valeur aberrante, sans rien derrière. C’est du vent total.
Alors qu’est-ce qui se passe maintenant ?
Et bien d’abord les cryptomonnaies alternatives ont fleuri. Il y en a des centaines. La plupart sans aucun projet, avec des teams branlantes et l’espoir de “mooner” (que le cours monte jusqu’à la lune).
Certaines cryptos sont très intéressantes néanmoins:
- Ethereum a montré la voie des smart contrats, et permet de glisser des programmes dans la blockchain que chacun peut exécuter en dépensant des ETH.
- Dash a popularisé le concept du master node: certains wallets immobilisent du capital (par exemple 1000 dash), et en échange obtiennent la confiance du réseau pour effectuer des tâches (accélérer les transactions, anonymiser les échanges, etc) contre des prélèvements (fee) qui s’ajoutent à leur pécule.
- Monero est devenu célèbre parmi les créateurs de virus (et de mineurs JavaScript) car il permet de miner sur le CPU et est anonyme.
- VTC a promu l’idée d’être ASIC resistant, c’est-à-dire de rendre difficile d’acheter du matériel spécialisé pour le minage pour créer une grosse ferme.
- Ripple est préminé (toutes les pieces existent déjà) et soutenu par les banques et les GAFAS.
- Electroneum (Max l’appelle “electroscam”) veut créer du ‘fake mining’ et permettent aux gosses de la cour de récré de générer du cash depuis leur téléphone.
- duniter mise sur l’aspect social: mineur est un status qu’il faut obtenir et maintenir en convainquant 5 humains de voter pour soi, tous les 2 ans.
Du coup il y a une vraie exploration technique, et ça va donner des choses intéressantes. Même les états s’y mettent.
Néanmoins soyons honnête, l’utilisateur moyen s’en bat les couilles (oui les couilles, l’utilisateur moyen n’est clairement pas une utilisatrice pour le moment) et veut juste avoir de l’argent qui rentre en espérant que plus d’argent sort.
Pour répondre à cette demande, de nombreuses places de marché ont vu le jour. On peut échanger des trucs obscurs tels que le Wyvern, l’ObamaCare, le Satancoin, le CheeseCoin, le Marijuanacoin, le GirlsToken ou le CharlieChaplinCoin.
J’aimerais vraiment vous dire que je plaisante. Mais non.
Et puis tout ça va finir en bulle. Et ça va péter. Et des tas de gens vont tout perdre. Dans 6 mois ? Dans 2 ans ? Dans 10 ans. Aucune idée. Personne ne sait. On sait juste que ça va arriver. On est pas dupe, ces monnaies de singe ne valent rien: pas d’atout technique, pas de projet social, pas de team de ouf, pas de gros backers… Rien pour compenser l’absence de garantie par l’Etat qu’une vraie monnaie a.
Le petit secret, c’est que la plupart des ces cryptos sont des forks des projets principaux (Btc, eth, dash, etc) avec juste un logo différent. Ou pire, juste un smart contract sur ETH et même pas de blockchain, quand on est vraiment paresseux et doué en com, pourquoi se faire chier.
Une minorité, mais bien réelle, deviendront ancrées dans la société après la crise. Après tout la possibilité de stocker une valeur et de l’échanger sans contrôle et rapidement est trop intéressante. Le jeu du chat et de la souris avec les institutions va continuer. Il va y avoir législation. Et au bout d’un temps, acceptation sous certaines conditions.
De plus, les innovations techniques autour de la blockchain vont produire des choses vraiment utiles, et on les utilisera.
Mais la plupart des monnaies actuelles vont disparaitre au son des pleurs. Tout le monde le sait, mais tout le monde s’en fout. On espère tous que ce sera le voisin, et que nous nous on sera riche. Les gens s’identifient beaucoup plus souvent au début du “loup de wall street” qu’à la fin de “the big short”.
Déjà que je regrette la centaine de BTC que j’ai vendu avant que ça monte, alors j’imagine le sentiment quand tout s’écroule après l’achat…
Et comment je fais du pognon moi alors ?
Ben si je savais comment faire de la thune a coup sûr, je le ferais et je ne le vous le dirais pas, bande de guignols.
Mais avec Max, on essaye de profiter de la situation.
Déjà, pour le moment, acheter les cryptos les plus célèbres (Bitcoin, Ethereum, Monero, Dash, Litecoin…), a été une stratégie gagnante puisque ça monte énormément.
Ensuite il y les investissements alternatifs. Par exemple notre bande de potes investis dans des master nodes (particulièrement le Vivo, le CRC, l’interzone, etc). Comme le dit Max “20k en assurance vie m’a rapporté 200 euros en 5 ans. Sur un masternode, 7k me rapporte 40euros par jour”. Évidement…
Enfin il y a la stratégie “pendant la ruée vers l’or, vends des pelles”.
Max essaye de mettre en place un système de bot facile à scripter pour spéculer sur toutes les plateformes de manière uniformisée, et les louer.
Moi je monte un système pour gérer les master nodes des gens en échange d’une part des gains. C’est que c’est chiant à monter et maintenir ces petites bestioles.
Si vous comptez mettre du pognon là dedans, n’oubliez pas de ne jouer dans ce grand casino bordélique et immoral que ce que vous pouvez perdre.
Mais la vérité ?
En tant que dev, on s’était pas autant marré depuis les débuts du Web, quand on bricolait des services pourris en PHP pour se faire une place.