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Décharges illégales : infractions en série et système quasi-mafieux

jeudi 13 mai 2021 à 18:20

Les déchets du BTP donnent trop souvent lieu à un trafic très lucratif

Dépôts sauvages, démarchages des exploitations viticoles, livraisons de gravats au lieu de terre à des propriétaires, paiements en liquide pour recevoir des déchets, tous les moyens sont bons pour s'en débarrasser. Avec à la clef des profits substantiels. Les associations qui luttent contre ce fléau sont parfois victimes d'intimidations.

Décharge illégale au Castellet, dont le propriétaire du terrain et l'exploitant ont été mis en examen pour "gestion irrégulière de déchets, valorisation de déchets sans justificatif et infractions au code de l'urbanisme". - © Cyril Marcilhacy

A Puget-sur-Argens, une jolie commune du Var, les habitants ont baptisé la décharge «La montagne des déchets». Cette étendue de 7000 m² -plus grande qu’un terrain de football – et d’une hauteur de 15 mètres, soit un immeuble de 4 étages, représente 150.000 tonnes de déchets du BTP en provenance de chantiers de la région. Le 20 avril, une vingtaine de gendarmes sont intervenus au terme d'une longue enquête pour contrôler le site, accompagnés par des représentants du service des impôts et des agents de la DREAL, la direction régionale de l'environnement. Selon la gendarmerie du Var, l’entreprise aurait bien obtenu, à l’origine, une autorisation d'exploitation préfectorale, mais la «montagne de déchets» se serait étendue bien au-delà des limites prévues. Selon une source proche de l’enquête, l’entreprise a 18 mois pour remettre le terrain en état.

En 2020, onze personnes et quatre sociétés ont été mises en examen dans le Var, tous soupçonnées d'un trafic de déblais de chantier qui durait depuis plusieurs années. Ces entreprises répondaient à des appels d’offre de récupération de gravats en facturant leur prestation au prix fort, puis ils s’en débarrassaient soit sur des terrains vagues, soit chez des particuliers. Ce sont des plaintes de propriétaires privés menacés après avoir reçu des gravats au lieu de terre végétale, qui ont dénoncé un système quasi-mafieux. Une vingtaine de sites ont été défigurés parmi lesquels des propriétés agricoles ou viticoles....