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Pompéi, le désastre italien

lundi 11 novembre 2013 à 11:54
Pompéi ... la suite ... !!!!
A partir du XIXème siècle Pompéi jouissait d'une certaine autonomie, avec ses propres équipes. Elles étaient composées de maçons formés aux techniques antiques ou de restaurateurs de fresques connus dans le monde entier pour leur méthode de cirage des surfaces peintes, dans le but de les imperméabiliser naturellement et d'en conserver la brillance. Mais, progressivement, avec la crise de la République et l'explosion de la corruption caractéristiques des années quatre-vingts, même ce petit microcosme a été remis en cause: vols, guides illégaux à l'intérieur du site et fourniture de matériaux à prix suspects... Ce lieu de prestige n'est pas épargné par la tempête qui ravage le pays.

On aurait pu penser que l'État aurait eu un sursaut, en imposant une réforme capable de restituer un futur à ses principes et à sa légalité. Et bien non. Les ex-communistes au pouvoir, décidant de passer de la religion de l'économie d'État à celle du marché, et de courir derrière la Ligue du Nord sur son terrain, ont prôné, comme la droite de Berlusconi, une liquidation du service public au nom du secteur privé et une décentralisation qui ne correspondait pas aux nécessités du pays.

A Pompéi, en plein Sud, tout cela a signifié exposer d'avantage le site au chaos. Et en plus, l'autonomie "libérale" conférée par le ministère, centrée sur la commercialisation des fouilles et soucieuse de ne pas voir le budget exploser, niait la seule chose utile jusque-là: la capacité d'embaucher du personnel spécialisé. Adieu, donc, aux équipes de restaurateurs compétents et à l'idée de faire de Pompéi un centre d'excellence pour les techniques de conservation du monde ancien. Malgré les bonnes intentions du conservateur de l'époque, Pietro Giovanni Guzzo, il était désormais fait recours à des entreprises externes, parfois douteuses, selon un manqe de continuité à l'opposé du nécessaire.

Rien d'étonnant, donc, que suivirent des décennies de gestion désastreuse sur le profil de la tutelle, avec la nomination de commissaires spéciaux censés corriger les conséquences d'un état d'urgence chronique par le biais d'interventions destructrices visant moins la préservation de Pompéi que l'augmentation du nombre de billets vendus, selon des modalités faisant actuellement l'objet d'enquêtes de la part de la justice. Une situation symptomatique de celle du reste de l'Italie, donc, où la solution à la crise de l'État signifiait une liquidation de l'État lui-même et non pas une requalification de ses institutions garantes de la légalité, avec la multiplication de la corruption et la dépression d'une capacité de gestion qui demanderait l'existence d'une tête centrale capable de créer des compétences. Et aujourd'hui? ...
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