C'était inévitable de voir apparaître rapidement un tel retournement de situation. Après l'annonce catastrophique de sa Xbox One orwellienne, Microsoft devait se rattraper dans l'estime de ses clients qui lui ont vite fait savoir qu'ils bouderaient sa console avec de telles restrictions.

Il faut dire qu'en face, Sony l'a joué franc-jeu en faisant le contre-pied parfait à sa concurrente. La firme nippone y est même peut-être allée au culot face aux demandes, depuis longtemps intempestives, des éditeurs de jeux vidéo qui veulent supprimer le marché de l'occasion, et qui avaient pour cela, besoin d'une connexion régulière et surtout obligatoire à Internet.

Les gros éditeurs ont donc réussi, aux dépends de Microsoft, à faire pression sur la firme de Redmond, pour obtenir ce qu'ils voulaient : supprimer ce marché alternatif qui, pour eux, leur fait soi-disant perdre des sous. En fait, leur problème, c'est qu'ils ne contrôlent pas totalement où et comment, ni combien de fois leurs jeux se déplacent. Mais c'est aussi ne pas vouloir comprendre que pourtant, le marché de l'occasion fait une grande partie de leur succès. je m'étais même récemment demandé jusqu'où une telle différence de comportement irait, notamment avec le jeu Watch Dogs d'Ubisoft.

Pourquoi les éditeurs de jeux vidéo ont-ils tout à y gagner à laisser tranquille ce marché alternatif ? Parce que l'occasion est dans un cercle vertueux qui fait avant-tout le succès d'une console. En effet, un joueur peut acheter plus de jeux, et des jeux moins chers incitent les nouveaux joueurs à investir dans une console. Donc avec plus de consoles sur le marché, il y aura logiquement plus de joueurs qui se prendront de temps en temps des "valeurs sûres" en neuf. Les éditeurs ont donc tout intérêt à créer ces valeurs sûres, et donc à innover pour surprendre et attirer. Le marché de l'occasion incite à l'innovation.

Pour éviter de se prendre une raclée par Sony, Microsoft a donc décidé de faire machine-arrière. Sur le blog Xbox, Don Mattrick, le président responsable de la gestion de l'unité Interactive Entertainment Business, vient d'expliquer que non, la connexion à Internet toute les 24 heures ne sera plus obligatoire et surtout, la connexion à Internet ne sera plus du tout nécessaire pour jouer à ses jeux préférés, laissant ainsi le marché de l'occasion investir à nouveau ses rangs, et peut-être prospérer. La Xbox One agira désormais exactement comme la Xbox 360.

Oui, mais voilà : il est peut-être trop tard. Les joueurs Xbox ont compris que Microsoft préférait lécher les bottes des éditeurs de jeux vidéo, plutôt que les leurs et ça, aucune excuse ne viendra changer ce fait. Pourtant, Microsoft aurait dû savoir que sans joueurs, sa console n'avait pas d'avenir. Je doute maintenant qu'ils feront de nouveau confiance à Microsoft, en sachant qu'elle change de politique comme de chemises et qu'elle peut à tout moment réinstaller ses restrictions. Il ne fallait pas instaurer la peur, mais plutôt amplifier la confiance qui se gagne difficilement, et qui se perd très vite. Et pour ne rien arranger, quand on sait qu'en plus, Microsoft est capable de collecter tellement de données très personnelles sur soi, il faudrait être fou pour la connecter à Internet.

Encore une fois, ce sont les joueurs qui ont gagné la partie. Game Over Microsoft.

Xbox One. Microsoft révise sa politique après son chaos. est une publication originale sur le blog NeoSting.net
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