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PRISM. La porte dérobée sur un cyber-espionnage mondial #actualité

vendredi 7 juin 2013 à 16:10

Mises à jour régulières de cet article, et mention spéciale à Edward Snowden pour son courage.


Posez vous cinq minutes et comprenez que nous sommes seulement au commencement d'une cyber-guerre débutée il y a quelques années. En fait, depuis qu'Internet s'est démocratisé dans les foyers. Plus Internet se répand et plus cette cyber-guerre gagne en ampleur. Oui, l'arrivée d'Internet a déclaré une guerre mondiale - peut-être la troisième : la guerre de l'information. Celui qui connaît, maîtrise et contrôle l'information, c'est celui qui sortira vainqueur de cette bataille virtuelle.

L'information, la caverne dorée

prism-slide-4Une entreprise de protection militaire, à savoir la NSA (National Security Agency) s'adonne depuis des années à la surveillance généralisée. Ce n'est pas un scoop, mais un récent article du Guardian semble vouloir officialiser et rendre publique la preuve de la présence d'un programme nommé PRISM, grâce à un document sous Powerpoint leaké. PRISM serait capable de voir tout ce que nous faisons, en ayant un accès direct aux serveurs d'au moins 9 entreprises américaines dont Apple, Microsoft, Google ou encore Yahoo, comme le rapporte aussi le Washington Post. Messageries, mails, documents, photos, vidéos, VoIP (Skype), etc, seraient accessibles en clair par la NSA et permettraient de créer des dossiers servant le fameux Droit Miranda qui dit que "tout ce que vous direz pourra [être] et sera utilisé contre vous".

2013-06-06_15h31_24PRISM est un programme de surveillances des activités étrangères, créé en 2007 et appuyé par le Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), dont le but est de lire toutes les données (hors USA) sur les serveurs des Grandes Entreprises américaines, afin de collecter des informations susceptibles d'aider à la lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité. Passez lire cet article sur FISAA.

Bien sûr, les concernées nient tout et découvrent avec étonnement, ce programme... Pourtant l'un des slides de ce document montrerait les dates d'entrée des Géantes américaines dans le programme PRISM (cf capture). Microsoft y serait entrée la première en 2007, et Apple en ferait partie seulement récemment. Notons aussi que Microsoft a acheté l'entreprise Skype le 10 mai 2011 et étonnamment, l'application est entrée au programme PRISM le 2 juin suivant... Même si elles nient en bloc, les explications de ces Grandes Majors du Net sont risibles. Elle disent se conformer à la loi et ne pas pratiquer de telles méthodes, mais le paragraphe 1881a de la loi FISA, voté par le Congrès en 2008, permet à la NSA et au FBI, d'intercepter toutes les communications des citoyens non américains, sans procédure judiciaire.

Surpris ? Ce n'était qu'un secret de comptoir, et qu'importe la méthode ; seul le résultat compte. Accès direct ou indirect, la loi FISA de 2008 autorise pour "motifs raisonnables" la récolte des données. Il faudrait donc être bien naïf pour ne pas savoir que nous sommes tous surveillés (pour un simple mot dit ou écrit comme "bombe", par exemple), et l'Electronic Frontier Foundation peut crier, ça ne changera rien. En France, et en Europe, on a la même chose au travers de projets comme INDECT et celui de la Plate-forme Nationale d'Interceptions Judiciaires (PNIJ), comme le rapportait l'Express. N'oublions pas non plus la DGSE qui fait ce qu'elle veut aussi (et pas qu'avec ses cheveux). Bref, c'est la cyber-guerre de l'information, la surveillance totale du réseau, le cyber-contre-espionnage.

Pour le bien du Monde, chacun des surveillants vend ou donne sous contrôle, ses informations collectées, d'un commun accord avec ses alliés. Par exemple, les services secrets Britanniques (GCHQ) avaient, toujours selon le Guardian, aussi accès au programme PRISM. Mais, celui qui trinque, c'est l'internaute, soit tout le monde sauf les cyber-terroristes qui utilisent des méthodes hautement chiffrées de systèmes de communications indépendants.

Mais, la surveillance et l'acquisition des documents secrets d'entreprises, qui ont déjà bien du mal à les cacher, permettent aussi de contrôler les projets commerciaux concurrents. PRISM n'est surtout qu'un programme dédié à la fameuse intelligence économique. Hors commerce, c'est aussi la liberté d'informer qui est menacée, pour les journalistes par exemple, qui ont tout intérêt à éviter d'utiliser les services de ces grandes entreprises américaines si, elles veulent réellement protéger le secret de leurs sources. C'est moche, mais c'est légal dans l'américano-centrisme, au prétexte de lutter contre le terrorisme.



Les conséquences sont innombrables. Alors voici une traduction personnelle de ce tweet de Wolfgang Blau.

Quand on sait que tout ce que l'on peut demander est surveillé, on pose moins de questions et on finit par penser et réfléchir beaucoup moins.

Coïncidence. En ce 8 juin 2013 et 64 ans plus tard, le roman 1984 de Goerge Orwell était publié.

À lire également : Big Brother est enormous, et encore plus bête que ça...


PRISM. La porte dérobée sur un cyber-espionnage mondial est une publication originale sur le blog NeoSting.net
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