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Les Pays-Bas pourraient cracker légalement les ordinateurs néerlandais #actualité

lundi 6 mai 2013 à 20:02

NeoSting.net - Les Pays-Bas pourraient cracker légalement les ordinateurs néerlandais

Un récent projet de loi néerlandais envoyé ce 2 mai 2013 permettrait désormais aux autorités policières de littéralement et légalement (surtout) crhacker tout système informatique, et ce même en dehors du pays, dès l'instant que ces ordinateurs appartiennent à des néerlandais.

Les autorités auraient ainsi le droit d'infiltrer des logiciels de type malwares ou chevaux de Troie, sur tout système informatique, afin de récolter des informations pouvant servir à identifier et lutter contre les cybercriminels. Il suffit pour cela qu'un juge d'instruction ait des doutes sur des faits graves, limités tout de même à des infractions pénales pouvant conduire à quatre ans de prison (terrorisme, pédophilie, intrusions, fraude fiscale...). Sont donc compris les simples terminaux mobiles - et la loi permettrait même d'activer leur fonction GPS à distance - aux serveurs, en passant bien sûr, par les ordinateurs des simples citoyens. Concernant les données chiffrées, leur propriétaire devraient donner les clés de déchiffrement ou ces derniers seraient tout simplement hors-la-loi et passibles de trois années de prison.

Le but de ce projet de loi, signé par Ivo Opstelten, le ministre de la sécurité et de la justice des Pays-Bas, permettrait donc de donner les moyens aux autorités de lutter contre la fameuse pédopornographie et la cybercriminalité. L'intrusion de malwares sur tous les ordinateurs serait une parade, paraît-il efficace, contre les DDoS, car il permettrait de stopper les attaques quand elles ont lieu. Des attaques de ce type ont récemment été utilisées pour paralyser les services en ligne de banques néerlandaises, ainsi que DigiD, une plate-forme de gestion des identités utilisées par les agences du gouvernement.

Ivo Opstelten avait par ailleurs prévenu quelques mois auparavant que le gouvernement allait proposer ce type de mesures draconiennes. Il rappelle que jusqu'ici, les autorités n'avaient aucun moyens légaux, lors de procédures judiciaires de déchiffrer les sessions et documents.

Mais pour Simone Halink de Bits of Freedom, une association de défense des droits numériques des citoyens, ce projet de loi est démesuré et ne prend pas en compte les alternatives qui existent déjà. De plus, le gouvernement devrait plutôt se pencher sur la sécurisation de ses infrastructures et sur l'ajout de nouveaux effectifs, au lieu de courir après les loups. Enfin, ces mesures de surveillances massives ne protègent pas les citoyens innocents qui pourraient facilement être confondus avec des cyber-terroristes.

Pour rappel, en 2007, le journaliste Frits Bloemendaal avait déjà dénoncé dans son livre "Communicatie Oorlog" (la guerre de communication), les abus des autorités qui s'étaient introduits dans les ordinateurs des journalistes des "Services de Presse Associés", et avaient modifié les articles avant qu'ils ne paraissent publiquement - comme le rappel MyEurop. Cette loi pourrait donner légalement ce pouvoir, d'où les inquiétudes pesantes et palpables dans le pays.

Enfin, ce projet de loi serait, si tout va bien, voté pour la fin 2013, mais avec une importante impopularité, il ne sera pas évident qu'elle soit acceptée par toutes les chambres des représentants. Mais, cette loi n'est pas sans rappeler la loi française dite, LOPPSI 2 qui proposait déjà un système similaire de mouchards. Malgré quelques censures du conseil constitutionnel, le système des mouchards n'a pas été invalidé. Numerama avait alors énuméré, suite à l'annonce officielle du décret n.° 2011-1431, les autorités habilitées à utiliser ce système d'intrusion.

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