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L'Open Bar de la Défense, l'Open-Source à la française #actualité

jeudi 18 avril 2013 à 14:31

NeoSting.net - L'Open Bar de la Défense, l'Open-Source à la française

Comment voulez-vous que le logiciel libre s'impose en France, notamment comme système d'exploitation, si cette dernière ne fait pas un effort pour l'adopter ? Derrière cette bonne volonté utopique se cache surtout une histoire de gros sous, couplée à une histoire d'habitudes conservatrices. En 2009, le ministère de la Défense avait conclu un contrat "Open Bar" avec Microsoft pour installer son parc informatique avec Windows et ce sans avoir lancé d'appels d'offres. Celui-ci avait été signé pour quatre ans, et aujourd'hui, en 2013, c'est l'heure de le revoir, soit en le reconduisant, soit en l'abandonnant au profit des logiciels libres.

Malheureusement, comme l'avait signalé PC-INpact, le renouvellement semble être prioritaire et en bonne voie d'achèvement. Mais de nombreux problèmes sont liés à cette affaire.

Le premier, c'est qu'encore une fois, aucun appel d'offre n'a été lancé, ce qui prouve encore une fois la volonté de renouveler et surtout d'imposer les logiciels propriétaires. L'hebdomadaire Le Canard Enchaîne rapporte que Patrick Bazin, le directeur central de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI), milite pour la reconduction de ce contrat pour des "contraintes d'interopérabilité entre alliés". Fausse excuse de mauvaise foi, ou méconnaissance et peur du libre ? Les logiciels libres sont par nature interopérables ; l'HTML l'est, LibreOffice l'est avec les formats propriétaires d'Office... Rester sur du logiciel propriétaire, c'est s'enfermer dans des technologies que l'on ne peut maîtriser, c'est devenir dépendant et impuissant face à celui qui le contrôle.

Le second problème, et non des moindres, c'est que Windows déployé à l'étranger, intègre une BackDoor reliée à la National Security Agency (NSA) - oui, même votre PC, comme le rappelle l'APRIL. En effet, et si le Pentagone décidait de bloquer certaines fonctions de Windows par cette backdoor, paralysant l'armée française ? C'est aussi une porte ouverte pour la surveillance généralisée des communications privées. C'est donc donner beaucoup de pouvoirs aux "alliés" au dépends de l'indépendance. Pour sécuriser les informations et les secrets de l'Armée française, on a vu mieux...

Mais quitter Microsoft, ce n'est pas simple. D'abord, il y a ces fameuses habitudes du personnel. Changer pour du logiciel libre demandera de nouvelles formations. Ce n'est pas gratuit et ça demande du temps. Il faut ensuite trouver une alternative libre qui soit intéressante, mais comment le savoir sans appel d'offres ? On l'estime avec une bonne dose de blanco noir. Ensuite, quitter Microsoft, c'est devoir s'acquitter des licences de ses logiciels qui étaient juste louées pour cent euros hors-taxes par poste, comme le veut le contrat rappelé par le vinvinteur dans son enquête sur l’étrange pacte de l’armée française avec Microsoft. Un accord qui aboutira inévitablement vers une atteinte à la sécurité nationale et à un problème de neutralité.

L'APRIL demande d'ailleurs clairement à ce qu'une cure de désintoxication soit entamée, et que la circulaire Ayrault sur l'usage du logiciel libre dans l'administration (document PDF) ne soit pas juste un morceau de papier pour les bonnes consciences.

Mais peut-être plus grave encore, avec cette entente "Open Bar". On note une possible Intelligence avec l'ennemi. Enfin, l'OTAN est là pour servir de rideau. L'Article 411-4 du code pénal stipule ceci :

Le fait d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, en vue de susciter des hostilités ou des actes d'agression contre la France, est puni de trente ans de détention criminelle et de 450 000 euros d'amende.

Est puni des mêmes peines le fait de fournir à une puissance étrangère, à une entreprise ou une organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou à leurs agents les moyens d'entreprendre des hostilités ou d'accomplir des actes d'agression contre la France.

Enfin, pour finir sur une note plus "marrante", ce contrat "Open Bar" n'est même pas signé avec Microsoft France, mais avec Dublin, très peu, voire pas du tout taxant. De l'évasion fiscale, si l'on peut dire.

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