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Quid de l’internet libre en 2013 ?

vendredi 28 décembre 2012 à 07:55

 

Cette année 2012 a été une grande année pour le web. De nombreuses entreprises ont enregistrées une progression fulgurante, Facebook est entré en Bourse pour le meilleur et le pire et Google a accentué sa domination sur tous les secteur du web. Mais cette année 2012 a été l’une des plus dangereuses, car de nombreux projets ont menacés la neutralité et la liberté d’internet. Mais grâce au rassemblement des internautes et des entités tels que Wikipedia ou Mozilla, les gens ont pu comprendre ce qui se tramait et ils ont pu réagir, mais 2013 nous tend déjà les bras avec de nouvelles menaces.

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Dès janvier 2012, une première salve est arrivée avec la PIPA et la SOPA qui concernait principalement les américains. A la base, c’était pour protéger le droit d’auteur, mais on s’est aperçu que la projet était tellement vague qu’il permettait aux gouvernements de censurer n’importe quel contenu sous le prétexte du droit d’auteur. Il permettait quasiment de bloquer le contenu au niveau des DNS ce qui implique une censure générale si c’est nécessaire. Wikipedia et Mozilla ont lancé l’opération de Black-Out pour protester contre ces lois alors qu’elles allaient être votées devant le Sénat et la Chambre des représentants. Mais les internautes se sont mobilisés et ces lois ont étés définitivement abandonnées… en octobre 2012.

Quelques semaines après la PIPA et la SOPA, l’ACTA pointa le bout de son nez et son potentiel de censure au niveau mondial. Encore une fois, le prétexte de la protection du droit d’auteur a été utilisé afin de privilégier les contenus originaux en supprimant les contrefaçons. L’ACTA ne date pas de 2012, car cela fait presque 3 ans que les gouvernements négociaient cet accord en secret avec les USA, le Mexique et le Japon. Le traité devait être ratifié par les pays du monde entier, mais là encore, les citoyens se sont mobilisés en masse avec des manifestations dans les rues et des pétitions. Finalement, l’ACTA est retourné en enfer en juillet 2012 lorsque l’Union Européenne a refusé de le ratifier.

Mais le gouvernement américain a attaqué une nouvelle fois avec la CISPA et la CSA qui, contrairement à la SOPA, allait permettre de lutter contre les menaces informatiques. L’une des mesures les plus controversées est que les entreprises pouvait donner les informations de leurs utilisateurs aux gouvernements sans passer par une procédure légale. Il donnait également l’autorisation d’espionner tous les citoyens américains. La loi est passée devant le Sénat, mais pas devant la chambre des représentants. Les partisans de la CISPA et CSA étaient les mêmes que ceux qui avaient défendus la SOPA en son temps.

Enfin en décembre 2012, c’est l’ITU (International Telecommunication Union) qui entre dans le bal en voulant imposer de nouvelles régulations sur internet. Cette fois, c’est Google qui est monté en créneau pour dénoncer une main mise de la neutralité du net et le secret entourait encore fois les négociations. Seuls quelques pays étaient invités aux négociations. A la dernière minute, des pays tels que l’Arabie Saoudite et la Chine ont demandés des changements qui leur permettrait d’avoir un meilleur contrôle sur le web et son contenu. (Traduction : Pour mieux censurer, arrêter et tuer les opposants). Les USA ont décidés de s’opposer également à ce projet, car cela impliquait qu’ils perdent leur contrôle sur le réseau des réseaux.

Mais la plupart de ces projets sont tombés à l’eau et donc, les activistes du monde entier peuvent sabrer le champagne ? Non, car deux menaces arrivent déjà pour 2013. La première est la TPP (Trans-Pacific Partnership) qui ressemble à l’ACTA sous couvert d’un partenariat avec les USA et l’Asie du sud. La lutte contre les contrefaçons et la protection des droits d’auteurs sont inclus dans la TPP et encore une fois, les négociations sont secrètes. Mais selon les rumeurs ici et là, ce traité pourrait être abandonné, car les pays asiatiques pourraient être pénalisés dans leurs importations et donc dans leur économie.

Un autre sigle menacant est le CETA (Canada-European Union Trade Agreement) qui est une copie identique de l’ACTA, mais sous le prétexte d’une meilleure coopération entre le Canada et l’Union Européenne). Mais il représente aussi une menace sur la neutralité du net au niveau mondial. En fait, les directives de la CETA sont tellement opaques que certains le considèrent comme étant pire que l’ACTA. Mais vous pensez sans doute que ces projets ne passeront jamais dans vos démocraties lumineuses alors laissez-moi finir avec le projet Clean IT. Rien que le nom nous laisse penser à un remake de nettoyage de la racaille.

La Clean IT est un projet européen pour lutter contre le terrorisme. Mais la vérité est que le terrorisme ne craindra pas grand chose, car l’objectif inavoué est d’implanter une surveillance de tous les citoyens européens avec une participation active de chacun. Il intègre des principe de délation pour chaque citoyen s’il voit quelque chose qui ne lui plait pas. Ce projet abjecte est une réplique du système mis en place en Iran où chaque citoyen est également un surveillant. Si le ce dernier ne dénonce pas alors il est sanctionné à la place du vrai coupable.

Dans la plupart des projets de censure et de cyber-surveillance, on remarque que les gouvernements et les protecteurs du droit d’auteur se tiennent les coudes. Est-ce que certains ne comprennent pas les changements qui se produisent parmi les citoyens ? Ou est-ce qu’il ne peuvent pas supporter que leurs actions soit dénoncées et montrées en public ? Ou encore, ce n’est qu’une énième preuve que la démocratie est une gigantesque farce qui permet aux gouverments de donner l’illusion de liberté à leurs citoyens. Ceux qui pratiquent l’activisme savent que la liberté d’expression est toute relative. Il est facile de défendre les grands idéaux, mais on ne supporte pas qu’on pointe du doigt des injustices qui sont perpertrées au nom de la démocratie. En plus de la censure, l’objectif étant aussi de taxer au maximum les différents entreprises qui vont taxer les internautes à leur tour.