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Rendez-moi mes pop-up porno, je ne veux pas de votre web gratuit

samedi 17 novembre 2012 à 18:37

2012. L’internet des enfants gâtés.

Hier, je tombe sur cet article de Korben : « Télécharger un MP3 sur Spotify ». Je n’ai même pas envie d’en faire un lien tellement ce blog me dégoute. L’auteur raconte qu’une version web de Spotify est dispo en beta mais il explique surtout comment télécharger les morceaux que l’on y écoute grâce à une négligence des développeurs.

Les commentaires volent aussi haut que l’article lui-même (on a l’audience qu’on mérite).

Y’a moyen de récupérer les fichier en 320 kbps sans être premium ? :)

ou

Avec un compte premium, Spotydl  [aka un logiciel de pompage de son] est tout simplement impressionnant, récupérer ses playlist et qui plus est en conservant le format ogg vorbis et en 320kbs c’est le top.

et j’en passe. Les h4x0rs sont de sortie quoi. Je fouille un peu le blog et je tombe sur ce billet : « Spotify – Contourner la limite des 5 écoutes » qui date d’avril 2012. Ce qui me fait marrer, c’est qu’en cliquant sur le titre du billet pour le lire en entier, j’arrive là dessus :

Sucer le travail d’une boite qui propose une super offre légale, faut déjà être un blaireau level 99. Mais avoir le culot de mettre un pop-in aussi intrusif sur le billet en question pour se faire du blé, c’est de la haute voltige. « Tenez, voila comment piller le web mais quand vous êtes chez moi, prière de désactiver vos anti-pop-in/anti-pop-up/anti-ads. Cordialement. »

D’autres billets sympas que j’ai trouvé au hasard :

Je me focalise sur le blog de Korben parce que c’est du pain béni niveau illustration, mais il est juste un mouton dans le reste du troupeau. Je n’avais rien contre lui, je ne l’ai jamais lu.

Un problème de conscience

Télécharger les titres de Spotify pour les mettre sur son DD n’a peut-être rien d’illégal… en fait je m’en fous. C’est le principe qui est ignoble.

Les enfants pourris-gâtés du web2 râlent : « ouinn ouinn, les méchants majors de l’industrie du disque, ils font que nous empêcher d’écouter de la musique et d’accéder à la cultureeeeeuhh ». Ce sont les mêmes qui pillent Spotify comme des voleurs quand Alibaba ouvre la porte.

Cette mentalité on la retrouve à peu près partout :

Cette question du respect des services gratuits me pose un vrai problème de conscience. Personnellement, je télécharge illégalement toutes les séries que je veux regarder parce qu’on ne me propose aucune offre légale pour faire autrement. Pourtant, j’y ai mis de la bonne volonté : j’ai hésité à prendre un VPS pour accéder aux offres US; mais ça me semblait tiré par les cheveux de contourner la loi pour respecter la loi.

Quand une offre légale nous tend la main, on ne lui bouffe pas le bras. Quand un market propose des applis à 99ct, on ne les pirate pas. Quand des mecs développent un logiciel gratuitement, on ne cherche pas à contourner les quelques pubs qui les font vivre.

La dématérialisation du contenu et le modèle « free with ads » ont transformé les gens en porcs cybernétiques, qui se goinfrent sans respecter les créateurs. Tout doit être livré sur un plateau, gratuitement, selon leur convenance. Quand une pub apparaît, on cherche immédiatement un moyen de la faire disparaître. Quand il faut payer, on cherche à contourner.

Hommage à ceux qui quittent le bateau

Je n’utilise plus beaucoup de logiciels libres « en bout de chaîne ». Je veux dire par là que j’ai arrêté d’utiliser un OS libre et que j’utilise globalement très peu de logiciels de bureau libres, voir aucun. Ils partent dans tous les sens, ils ne me semblent plus aboutis et j’en suis dégoûté en tant qu’utilisateur final. La philosophie est superbe, mais la finalité n’est pas assez sexy à mon goût.

Par contre l’open-source en tant que développeur, c’est top. Contribuer à un projet, ouvrir son projet, utiliser des outils libres pour le développement ou pour l’utilisation avancée de sa machine, très bien.

Et justement… j’admire les gens passionnés par le libre qui cherchent des alternatives à toutes les solutions gratuites financées par la pub. Des gens arrêtent d’utiliser Google pour aller sur DuckDuckGo. D’autres arrêtent d’utiliser Twitter et passent sur Identi.ca.

Ces gens râlent souvent sur le modèle « free with ads » parce que ça réduit l’utilisateur naïf à l’état de produit. Ils râlent pour montrer qu’ils existent mais ils ont le mérite de ne pas se complaire dans ce qu’ils dénigrent, contrairement aux autres qui bafouent les services.  En clair on est loin de Korben qui explique comment pomper Spotify. Pourtant, j’ai cru comprendre que les mecs dans son genre aimaient bien se branler sur le web libre, open, l’accès à la culture et l’anti-hadopisme primaire et blablabla.

Je me fais tracker, mais j’accepte ça quand je connais les avantages qui en découlent. J’accepte la prison dorée, dirons certains. Si je refuse de me faire tracker, je quitte le service.

Je suis ad-aware et c’est avec plaisir.