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Numérique à l'école: «En 2018, 100% des collèges seront connectés»

mercredi 21 octobre 2015 à 16:31
« Quel est l’intérêt d’initier les élèves à la programmation ? En apprenant à programmer, ils atteignent une véritable maîtrise de l’ordinateur. »

Heu non. En apprenant à programmer, ils apprennent à programmer.

Tout comme apprendre la conjugaison du subjonctif de l’imparfait ne fait pas de nous des poètes ou des romanciers. Ça fait de nous des gens qui savent conjuguer au subjonctif de l’imparfait.


« Le codage donne ainsi des bases de logique utiles dans bien d’autres disciplines. »

Ça je suis d’accord.
Et parfois ça va un peu loin : il m’arrive de voir la vie avec des if/else ou des while/foreach (while $article sur $listeDeCourse; do prendre($article); done; allerÀLaCaisse(); done;).

Mais on dit la même chose des maths, du latin, de la musique et de l’allemand (les matières)…
Et encore faut-il que les élèvent soient intéressés dans la matière, sinon ce n’est même pas la peine.

Sur la formation des profs :
« Oui, car les 177.000 enseignants du collège bénéficieront de trois jours de formation sur le numérique au cours de l’année 2015-2016. »

Il prend 5 ans pour faire prof de math, 5 ans pour faire prof de français, 5 ans pour faire prof de chimie, mais 3 jours pour faire prof de prog.

Quand j’étais au lycée, l’admin réseau c’était moi qui lui donnait les Live-CD de distro Linux pour qu’il puis débuguer son ordi sous Vista… Et c’était loin d’être le pire. Certains ne comprenaient pas le principe de la souris.

« Ne faudrait-il pas créer un Capes et une agrégation d’informatique pour avoir de vrais experts du sujet ?
Cela reviendrait à créer une discipline à part entière. Or, le numérique traverse toutes les disciplines et nous voulons que tous les enseignants puissent l’utiliser dans leurs cours.
 »

Oui, parce que le français ne sert pas dans les autres matières. Les maths non plus (surtout pas en physique, ni en SVT, ni en Techno) et l’anglais non plus.

Donc ça confirme le truc : l’informatique au collège c’est juste pour faire des power-point devant la classe. Ça n’a rien d’une initiation à l’informatique plus ou moins bas niveau (faudrait pas que la France rattrape son retard dans le domaine, quand-même).

Et ça reflète bien la vision de "l’informatique" par Mr/Mme Michu : un ordi, ça vient avec des logiciels, point.
Les logiciels ils viennent du ciel, la technologie elle vient du ciel aussi, et jamais personne n’a été là pour créer tout ça.


« Et qu’en est-il du lycée ? […] La spécialité Informatique et Science du numérique, jusqu’à présent réservée à la filière S, sera étendue aux terminales L et ES, avec une option possible dès la classe de première. »

Bon ben ça c’est pas mal, au moins.

Mais je n’ai pas vu le contenu des cours. En Term S il y a quelques années 6~7 ans, on avait des cours d’informatique aussi. Enfin… des cours de Microsoft Excel…

Histoire de tracer un graphique XY.

(où perso on s’amusait à faire des cellules au formatage conditionnel couplé à commande "random" et au bouton pour régénérer les nombres : ça faisait un écran qui clignotait de toutes les couleurs)

C’est pas demain la veille que les élèves sauront compter de 0 à 1010 avec leurs doigts. Oui, en binaire.
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