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Blog : La peur de l’ecriture – chez Iceman

samedi 16 décembre 2017 à 09:17

Je ne sais pas si c'est une peur ou si c'est un manque de savoir faire, mais quand je vois les instruments de travail chez moi à mon travail, j'ai envie de hurler.
Je le dis ici et j'ai dit là bas : c'est clairement un travail de stagiaire (rien contre les stagiaires : juste pour dire que ce n'est pas un travail professionnel).

Il manque la moitié des étapes, y'a aucune nomenclature, pas de référence vers les pièces ou les outils (alors qu'on nous emmerde avec le référencement...).

À l'IUT j'ai appris à rédiger des comptes rendus de TP de 15 pages. Quand tu arrives de lycée, tu fais 3 paragraphes tu penses que ça va. Mais on a appris des choses et une méthode précise pour faire les comptes rendus. J'utilise ça tous les jours (p'têtre bien la seule chose d'ailleurs, mais c'est une autre histoire).

Une instruction, pour moi, c'est un document que tu donnes à n'importe quel employé, il est capable de faire le boulot (en supposant qu'il sache se servir des outils, évidemment). C'est un document qui permet de travailler même quand le formateur est absent ou en vacances (c'est le but : ne plus dépendre des gens).

Quand je vois une phrase (simple exemple) "souder les fils sur le moteur". Déjà : quels fils ? Y'en a 4. Dans quel ordre ? Quelle polarité ? Quelle soudure : électrique à point ? Étain ? Brasure ? Laser ? Tig ? Quel moteur ? Y'en a deux. Alors que c'est si basique d'ajouter une phrase en disant "le fil rouge sur le bouton rouge, et le fil bleu sur le bouton bleu".

Désolé, c'est pas une instruction ça, c'est un aide mémoire pour celui qui sait déjà faire.

Je ne sais pas si ce sont mes 10+ ans d'expérience dans la rédaction de tutos en ligne qui me donnent cette sensibilité, mais je me facepalm continuellement devant les instructions au taf.
Certains de mes tutos sont reconnu même dans certains milieux scolaires ou universitaires (j'ai eu des retours, même de profs) : au début j'ai eu des idées d'amélioration et donc j'ai amélioré. Aujourd'hui, mes pages sont toujours plus consultés mais j'ai moins de remarques : le signe est là. Dans une instruction claire, rien n'est laissé au hasard et tu peux faire le travail de A à Z sans peiner. J'ai toujours quelques retours, mais les remarques comme "j'ai pas compris cette section" sont très rares.
Pour mon tuto GPG, J'encourage à la fin du tuto au lecteur de m'envoyer un email chiffré en utilisant la méthode décrite : c'est très gratifiant de voir tout le monde y arriver du premier coup, et ça fait plaisir de voir que tout le monde y arrive. Parfois certains oublient de joindre leur clé-publique, mais c'est pas grave : je le signale et on recommence (et je corrige mon tuto pour insister sur ce point).

Un exemple connu de tous, maintenant : les instructions des legos. Je les trouve excellentes. Je n'ai pas un souvenir où j'aurais pu rester pantois devant, façon "wtf, je fais quoi là ?". Je n'en dirai pas autant des instructions Ikea, où c'est de temps en temps peu clair (cf le mème textuel "instructions unclear: penis got stuck in ceiling fan").

Dans les deux cas cependant il y a la contrainte de tout faire avec des images (ça retire le besoin d'un traducteur).
Quand on a la possibilité d'utiliser des phrases en plus des schéma et des photos, il n'y a pas d'excuses pour faire des trucs incomplets ou incompréhensibles. C'est un métier, c'est sûr, mais y'a pas d'excuse.


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