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Non-confession d’un pirate : pourquoi je refuse la propriété intellectuelle

dimanche 10 juillet 2011 à 23:20

Ceci est une copie du troll publié sur linuxfr. Si vous aimeriez développer en réponse à cet article une idée qui n’apparaît pas dans les commentaires de linuxfr, je vous invite à le faire ici.

Bonjour,

Je tiens dans ce journal à réagir par rapport à la discussion que phxonx, barmic et moi avons eue dans les commentaires d’un journal plus ou moins récent. Tout d’abord je tiens à préciser que ce débat fut assez bordélique : ayant perçu de l’hostilité dans les propos de mes interlocuteurs j’ai moi-même laissé des commentaires agressifs, inappropriés et bourrés de fautes d’orthographe, je m’en excuse.
C’est donc avec joie que je me plonge la tête dans le bain purificateur des propos mesurés de bayartb, qui disait il y a peu :

Il faut toujours garder en tête ce que les anciens de Usenet savaient et qu’on n’enseigne plus sur le réseau: par écrit, le sarcasme anodin devient agressif, l’ironie devient une attaque directe, le bon mot devient une caricature. Il faut le savoir quand on écrit, et le savoir quand on le lit.

Hop, ça fait du bien.

Revenons maintenant sur le débat que j’évoque : celui-ci fut mouvementé et passionné, partait dans tous les sens, nous passions du coq à l’âne assez fréquemment. Cependant il me semble avoir réussi (vers la fin) à en isoler le point épineux.

En fait, il semble que ce qui gêne les « piratophobes » (si je puis reprendre cette expression), n’est pas le fait que l’activité des pirates soit illégale, ce n’est pas non plus le fait que celle-ci soit inévitable, c’est le fait que celle-ci soit illégitime.

Ce qui est reproché aux pirates dans ce cas n’est pas d’enfreindre la loi, mais d’enfreindre un contrat : en effet l’artiste a généré sa création et l’a placée sous une certaine licence, par choix. Ce n’est pas le choix du gouvernement ou d’une autorité quelconque qu’on est supposé respecter, mais le choix de l’artiste, parce que c’est lui qui est responsable de l’œuvre : il choisit l’usage qui peut être fait de sa propriété.

J’ai mis du temps à comprendre ça.

Il s’agit là du point sur lequel nos avis divergent : je considère la propriété intellectuelle comme illégitime, mes opposants la considèrent comme légitime.
Par le mot propriété intellectuelle je regroupe les principes de brevets, de copyright et de droit des marques. En fait c’est avec ce mot que je désigne le fait de se dire propriétaire d’une idée ou d’une information.

Penchons-nous alors sur ce point. Qu’est-ce qui permet de dire si la propriété intellectuelle est légitime ou non ? Qu’est-ce qui donne le droit à un individu de dire : « Cette idée ou cette information m’appartient. » ?

Étudions pour cela le processus qui provoque l’apparition d’une idée.

Lorsque que je réfléchis, seul, et que je trouve une idée, je suis persuadé de l’originalité de cette idée. Celle-ci a pris forme dans ma tête, donc elle ne peut être due qu’à moi. Je me dis qu’elle est ma création car elle est le fruit de ma seule réflexion.

Cependant je peux être confronté à différents cas dont certains peuvent mettre en doute cet avis.

On en entend souvent parler du cas 1 dans la recherche (par exemple, pour faire une thèse, il faut sans cesse éplucher l’actualité sur le sujet, pour savoir précisément ce qui a déjà été fait) ou dans le monde des brevets (il est arrivé des cas assez risibles de personnes ou compagnies possédant les mêmes brevets, ou des brevets qui se chevauchent, et le travail des personnes chargées de savoir si une nouvelle idée n’a pas été brevetée est titanesque).

Je me souviens, quand j’étais petit, avoir observé des carrés et m’être dit quelque chose comme « Tiens, il y a peut-être un lien entre la longueur d’une diagonale et la longueur du côté du carré. ». Je n’avais pas poussé le raisonnement plus loin, d’autant plus que je ne connaissais même pas le « ² » à l’époque. Quelques années plus tard on me disait que ce lien était applicable à tous les rectangles, et portait le nom de théorème de Pythagore.

Je suis sûr qu’il y a plein de gens qui ont vécu quelque chose de similaire. En fait cela nous arrive à tous, et particulièrement lorsque nous sommes enfants : des idées germent dans nos têtes : des relations mathématiques ou logiques, des conjectures sur la structure du monde qui nous entoure, des calembours et des jeux de mots, des concepts de mondes parallèles ou de machines futuristes…puis nous nous rendons compte, un jour, que quelqu’un y a pensé avant, et avait déjà développé nos concepts un millénaire, un siècle, un an, un mois avant…parfois même une microseconde avant ( quand par exemple le professeur pose une question (de recherche, pas de connaissance) et que deux élèves répondent en même temps…ou qu’un DLFPien réagit à un propos, ôtant de la bouche les mots de tous ceux qui auront la même réaction… ;-) ).
D’une manière générale, des pyramides antiques aux brevets sur la fabrication de l’aluminium par électrolyse, des exemples d’idées similaires qui apparaissent dans deux esprits différents isolés foisonnent…

Dans ce cas, à qui appartient l’idée ? On aura tendance à dire que l’idée appartient au premier qui la trouve, et c’est pour cela que le théorème de Pythagore est le théorème de Pythagore . Cependant peut-on dire qu’il est propriétaire de cette idée ?
Le premier qui trouve un trésor en sera propriétaire, parce qu’il faut bien départager tous ceux qui en revendiquent la possession. Cependant, est-il légitime d’appliquer le même principe à une chose qui n’est pas unique, mais qui apparaît dans nos esprits ?

Plus complexe encore : imaginons qu’une idée germe dans la tête d’un premier individu, qui ne l’exprime pas, soit parce qu’il la trouve inintéressante, soit parce qu’il n’en a pas le temps ou les moyens, puis que cette idée germe dans la tête d’un autre individu, qui lui l’exprime. Dans ce cas l’idée n’appartient pas au premier, mais au second : on dira que l’idée n’appartient non pas au premier qui la trouve, mais au premier qui l’exprime. Dans le cas d’un brevet de grande valeur, les deux individus pourraient s’étriper dans une bataille juridique, dans le cas d’un commentaire sur un forum ou un blog, cela se solde en général par un « Edit: grilled ».
Dire que l’idée appartient au premier qui l’exprime semble être le seul moyen de départager les protagonistes d’un tel conflit, peut-on pourtant dire que cela est légitime ?

Le cas 3 décrit ce type de situations, très familier lui aussi, où nous pensons avoir trouvé une idée, en parlons à quelqu’un qui nous répond qu’il avait déjà entendu parler de cette idée ailleurs, puis nous réalisons qu’il s’agissait d’une idée que nous connaissions déjà mais qui nous avait échappé. Le plus amusant est quand nous constatons que cette idée, avant que nous l’oubliions, avait mené à une autre idée, puis que cette autre idée avait servi de base (consciemment ou inconsciemment) pour retrouver la précédente.
Parfois même c’est nous-mêmes qui avions trouvé l’idée de départ, avant de l’oublier, puis de la retrouver. Cette situation est d’ailleurs visiblement si familière aux DLFPiens qu’on l’a intégrée à la culture du site. Mais quand j’ai deux fois la même idée à deux moments différents (disons le 17 janvier 2002 à 19 heures et le 21 mai 2011 à 22 heures), qui est propriétaire de mon idée ? Le moi de 2002 ou le moi de 2011 ? Pourrait-on dire que j’ai trouvé une idée deux fois, au sens ou j’ai réfléchi deux fois pour la trouver ?

Le cas 2 est similaire au cas 3, sauf que dans ce cas celui qui trouve l’idée considère, à posteriori, qu’il a effectué dans sa tête tout le cheminement mental nécessaire pour recréer l’idée qu’il connaissait déjà, en partant de zéro (ou du moins d’un stade qui ne nécessite aucune connaissance de l’idée originale).

Parlons un peu de culture maintenant (et je prie mes lecteurs de m’excuser à l’avance, ma culture partageable étant extrêmement limitée, je vais devoir faire reposer une partie de mon argumentaire sur de la culture privatrice. Je vous invite à débattre dans les commentaires du caractère discriminatoire d’une telle pratique.).
Il y a un nombre titanesque d’œuvres qui correspondent au cas 4 : un artiste se sert consciemment d’une œuvre existante pour en créer une autre. Parfois grâce à des œuvres librement réutilisables (comme Ran, de Akira Kurosawa, dérivé du Roi Lear de Shakespeare, ou The Wild Horde, de Ennio Morricone, dérivé du Walkürenritt de Wagner), parfois avec l’autorisation de l’auteur ou en payant des droits (comme Rasputin de Turisas, dérivé de Rasputin de Boney M), parfois d’une façon suffisamment subtile pour qu’on ne sache pas si des droits doivent être payés ou non (comme Star Wars IV, dérivé de la forteresse cachée de Kurosawa), parfois par un vil acte de piratage (comme Steamboat Willy, de Walt Disney, dérivé de Steamboat Bill Jr., de Buster Keaton).
Parfois, une œuvre fait penser à une autre sans qu’on sache si l’auteur s’en est inspiré ou pas. Par exemple, le début The Symphony of the Dead, de Therion, me fait penser au thème des elfes d’Howard Shore, dans le Seigneur des Anneaux. De nombreux passages du dernier album de Fferyllt me font penser à Alestorm ou Nightwish. Et histoire de donner des exemples reposant partiellement sur de la culture partageable, Metal God de Mad Mav me fait parfois penser au thème de Mission:Impossible, le début de Some kind of love du même artiste ressemble à Sawdust In The Blood de Rob Zombie, Back To Hell de PhReyMusic fait penser au refrain de Europa de Globus, quant à Luminous Flesh Giants, ils sont carrément accusés de s’être inspirés de Dream Theater

Côté cinéma, il y a eu aussi cette histoire du scénario de L’Étrange Histoire de Benjamin Button, qu’on soupçonne totalement pompé sur celui de Forest Gump. Ou des scènes du dernier Transformers d’être pompées sur des scènes de The Island. Même si ici le cas du conflit juridique ne se pose pas (il s’agit du même scénariste), on est en droit de se demander si on est dans le cas 3 ou le cas 4…

En fait, l’auteur d’une idée peut seulement déterminer s’il est conscient, par contre il ne possède pas toute la connaissance du monde lui permettant de savoir si son idée est originale ou non : il ne peut pas savoir s’il est dans le cas 0, le cas 1 ou le cas 2. Et encore, cela suppose que l’auteur est capable de déterminer objectivement si la naissance d’une idée dans son esprit s’est faite sous l’influence d’autres idées ou non (différence entre les cas 2 et 3).

D’un point de vue extérieur, il est impossible de déterminer si l’auteur est conscient ou pas, donc de dire si on est dans le cas 2, le cas 3 ou le cas 4 (et cela suppose qu’on sait si l’auteur connaît l’idée d’origine, donc qu’on différencie les cas 1 et 2). Pour un groupe limité de personnes (c’est à dire qui, ensemble, ne rassemblent pas toute la connaissance du monde), il n’est même pas possible de savoir si on est dans le cas 0 ou non.

Lorsqu’il critique la propriété intellectuelle, Albert Jacquard dit qu’on ne crée pas une idée, mais qu’une idée nous vient à l’esprit, et que par conséquent le concept de propriété intellectuelle est une illusion. Ceci est un aperçu très condensé du point de vue d’Albert Jacquard, qui, je suppose, a poussé la réflexion beaucoup plus loin que moi sur le sujet. Cependant, il est intéressant de constater que le vocabulaire que l’on utilise pour parler des idées est effectivement peu favorable à l’existence d’une éventuelle propriété intellectuelle.

Je n’ai ici évoqué que les idées, mais on peut faire à peu près le même raisonnement pour traiter de tout type d’information. Par exemple, les photographes ne se prétendent pas propriétaires d’idées, mais propriétaires de la représentation d’un événement. Or, le même problème se pose : que dire de deux personnes représentant le même événement ? Que dire d’une personne assistant à une scène, au même moment qu’un photographe ou un cameraman, et qui aura dans sa tête la représentation de l’événement que d’autres auront en tête après avoir vu la capture du photographe ou du cameraman ? Si je prends la photo d’un monument sous le même angle et le même éclairage qu’une autre photo copyrightée et que je la place sous licence libre, est-ce illégitime d’utiliser librement la photo copyrightée, alors qu’on ne peut pas la différencier de la photo libre ? Ou est-ce illégitime pour moi d’avoir voulu représenter la même chose que quelqu’un d’autre avant moi ?

Le concept de propriété intellectuelle est à mes yeux un concept extrêmement flou et bancal. Mon avis personnel est que celui-ci a été créé pour faire valoir des intérêts économiques et/ou de reconnaissance (ce qui se justifiait peut-être à une époque), mais que celui-ci ne repose pas sur des bases solides et rationnelles.
Je suis de ceux qui pensent qu’une idée n’est jamais le fruit d’une réflexion partant de zéro : nos idées se construisent à partir de notre culture, de notre éducation, de l’influence de notre environnement et de ce que nous avons vécu, et de l’influence, consciente ou inconsciente, des idées qui ont été trouvées avant nous.
J’ai également l’intuition que toute idée ou morceau d’information est faite pour circuler de cerveau en cerveau dans le cyberespace, que ce soit par oral, par téléphone, par internet ou par un autre mode de transmission de pensée, et qu’on ne saurait revendiquer sa propriété dessus. Je ne sais pas si c’est cela que voulaient dire les hackers, hacktivistes et pirates cyberpunks dans leurs credo (respectivement : « l’information doit être libre », « l’information veut être libre » et « l’information est libre »), mais c’est dans cet état d’esprit que je refuse de me voir imposer le concept de propriété intellectuelle (qu’il s’agisse de brevet, de droit des marques ou de copyright), considérant celui-ci comme illégitime.

Voilà. Je sais que ce long développement ne va peut-être pas changer grand-chose sur la façon dont mes adversaires me considèrent, et considèrent le monde des pirates en général, mais je tenais à expliquer mon point de vue afin de ne pas laisser un vieux débat en suspens sur des considérations peu claires, ou ambiguës.
J’aimerais en tout cas que l’on prenne plus de recul vis-à-vis du mouvement pirate : assimiler l’internaute pirate à un consommateur écervelé et celui qui paye sa musique à un utilisateur scrupuleux me paraît erroné et caricatural. Le fait que je trouve le copyright illégitime ne plaît pas à tout le monde, j’en suis conscient. Cependant il me paraît exagéré de classer tous les pirates dans la catégorie « téléchargeur boulimique qui n’écoute que son instinct sans réfléchir à la légitimité de ses actes ». Laissons de tels stéréotypes hanter les pensées de nos politiciens plutôt que les pages de linuxfr…

Je tiens cependant à préciser que toutes les paroles de phxonx et de barmic n’ont pas été vaines. J’ai remarqué qu’ils ne portaient pas plus que moi les ayants-droit dans leur cœur, et qu’ils défendaient la théorie que ces derniers ne mourront pas par le piratage, mais par la culture partageable (enfin en tout cas c’est ce que j’ai compris). Bien que je ne partage pas ce dernier avis, cette discussion m’a donné un sacré coup de pied au cul pour m’intéresser de près à la culture partageable, chose que je m’étais promis de faire il y a bien longtemps déjà.
Cela ne signifie pas que je laisse tomber le piratage, mais comme je commence à me demander si Grunt n’a pas raison en disant que faire référence à de la culture privatrice (comme je viens de le faire ici) est aussi injuste que d’utiliser des formats fermés… Or, éradiquer la nécessité de la culture privatrice nécessite de s’imprégner de culture partageable. Les cultures sont comme des piliers qui nous supportent : lorsqu’on veut quitter un pilier pour un autre on est obligé, à un moment, de s’appuyer sur les deux à la fois. Lorsque mon pied posé sur le pilier de la culture partageable aura suffisamment d’appui, alors je pourrai détacher l’autre du pilier la culture privatrice, et perdrai la nécessité de faire appel à des références privatrices lorsque je communique avec mes semblables.
Bref, ceci prendra du temps, mais si j’y arrive ça permettra au moins de savoir que c’est possible.

Pour finir, il y a quelques points dans l’argumentaire de phxonx qui me semblent encore flous :

les pirates crackers

https://linuxfr.org/users/didrik-pining/journaux/confessions-dun-pirate#comment-1246603

Pour être tout à fait honnête, je n’ai rien contre le Cracker né. Le mec qui à 8 ans utilisait déjà discology pour contrefaire des secteurs de taille 6, qui n’a jamais été attiré par une boite de jeux en étalage avec un gros autocollant « Megastar Joystick » et qui a toujours préféré casser la protection et souiller des disquettes vierges, celui là donc, il ne me dérange pas. Généralement d’ailleurs ils sont assez discret et bien élevé. Par contre le mec qui défile avec une clef USB dans la Blu-raie pendant la Lan-Pride il me sort par les yeux.

Je ne sais pas bien ce que phxonx entend par « cracker né ». AFAIK un pirate qui casse la protection de Crysis avant de le balancer sur bittorrent est un cracker. En quoi son action est-elle plus légitime que celle du pirate qui rippe Inception et le met sur TPB ?

les actes illégitimes sans être illégaux

https://linuxfr.org/users/didrik-pining/journaux/confessions-dun-pirate#comment-1246695

Si ce qui est critiquable, c’est ce qui est illégitime et non ce qui est illégal, que penser du non-respect d’une éventuelle restriction qui serait choisie par le créateur, mais qui serait invalidée par la loi ?

Exemple : Un créateur place son travail sous une licence qui fait tomber ce travail dans le domaine public au bout de 200 ans. Cette licence n’est pas valide sur le plan légal, mais la violer légalement 70 ans après la mort du créateur irait à l’encontre du choix de celui-ci. Est-ce également illégitime ?

vie privée

https://linuxfr.org/users/didrik-pining/journaux/confessions-dun-pirate#comment-1246695

Ce que tu dis est valable pour les transitaires – ie les fournisseurs de tuyaux. Mais elle n’est pas valable pour les fournisseurs de contenus. Par exemple si je décide moi tout seul comme un grand de mettre sur youtube une video de toi et de ton/ta partenaire en train de faire crack crack, je te jure qu’il y aura des gens pour juger que cette information est nettement moins bonne qu’une autre, qu’elle ne m’appartient pas et que juridiquement elle n’a jamais été libre. A dire vrai je ne serai pas surpris que tu fasses partie de ces gens.
Là on ne parle pas de la neutralité du net (ie la poste qui refuse de t’adresser le courrier de Mme Michu); mais de respect des droits (ie moi qui intercepte le courrier de mme Michu pour le lire avant de le remettre dans la boucle). Il n’y a aucun rapport entre l’un et l’autre.

Là on parle de quelque chose qui est totalement différent : le secret. Une information qu’on garde pour soi ou qu’on partage avec un nombre restreint de gens de confiance, c’est un secret. Quand on pirate une information, on distribue quelque chose qui a été conçu pour être publié, ça ne relève pas de la vie privée. Aussi, quand on attaque quelqu’un pour avoir publié un secret, ça n’est pas grâce à une licence, mais grâce à un droit à la vie privée.

Je dirais bien qu’il est illégitime de s’attaquer à la vie privée de quelqu’un en publiant des secrets, mais ça n’aurait aucun intérêt : on est responsable de ses informations personnelles.
Il y a deux sortes d’individus : ceux qui font confiance à la loi pour protéger leurs données personnelles, et ceux qui font confiance à PGP. Dans la première catégorie on place Barabra Streisand, Laure Manaudou, Sony et le gouvernement américain. Dans la seconde on place un bon paquet de lecteurs de linuxfr dont je serais incapable de donner une identité précise. À partir de là, discuter de la légitimité du respect des licences que les premiers auraient pu mettre sur leurs données me paraît être de la masturbation intellectuelle…

Bref, je répondrais bien que si je retrouve une vidéo intime de moi sur le net, soit je m’en ficherais complètement, soit je m’en voudrais d’avoir été trop con pour la laisser fuiter, mais phxonx répondrait peut-être que je suis un cas à part…

Note : On parle de propriété intellectuelle et de vie privée dans les commentaires de cet article http://www.numerama.com/magazine/19276_2-bientot-du-piratage-de-chocolats.html (Je ne donne pas d’ancre, il y en a quatre pages et les bons commentaires sont un peu éparpillés.)

Pour terminer – parce que je sais qu’avec barmic la discussion risque de dériver vers ça, et que si on ne part pas sur des bases claires, on risque de tourner en rond -, j’aimerais redéfinir les différentes notions du mot « valeur » :

(voilà, donc si vous trollez sur la valeur d’une chose, précisez de laquelle vous parlez)

Et pour terminer vraiment :

Merci d’avoir pris la peine de lire jusqu’au bout ce pavé indigeste.

Si vous considérez comme moi qu’il est illégitime de se dire propriétaire d’une œuvre, inutile que je vous fasse l’affront de lui donner une licence. En revanche, pour ceux que mon argumentaire n’a pas convaincu ou qui respectent scrupuleusement la loi, ce texte est sous WTFPL. ;-)