Tout le web en parle depuis hier soir : le FBI a fait fermer les sites de téléchargement direct Megaupload et a fait arrêter ses dirigeants. Dans les minutes qui ont suivi, les Anonymous ont débutés une attaque à l’encontre du site d’Universal, de la justice Américaine et de l’Hadopi. Je ne vais pas revenir sur ces points, tout le web en parle, et ce n’est pas l’objectif de cet article.

Je ne vais pas me voiler la face, j’ai moi aussi téléchargé des films et des séries sur Megaupload. Mais est-ce que la fermeture de ces sites internet ne serait finalement pas une bonne chose pour internet ?

Téléchargement direct vs Peer to Peer

Il ne faut pas oublier que ce site proposait du téléchargement direct de fichiers (légaux ou non). Et que le téléchargement direct est une aberration d’Internet.
En effet, Internet est sensé être un réseau de machines toutes interconnectées dont le meilleur exemple est le Peer to Peer.

Chaque nœud d’Internet (chaque ordinateur) est connecté à tous les autres nœuds, et peut ainsi échanger des données avec tout le monde. Le fait de centraliser des données sur un nœud unique (comme Megaupload) permet de faciliter certaines choses (comme la recherche d’une information), mais ce n’est plus de l’internet, c’est du minitel : toutes les données sont au même endroit. On retrouve malheureusement ce schéma de minitel dans bien d’autres services sur le web (Youtube, DailyMotion, pour ne parler que d’hébergement de vidéos).

Je pense donc, et j’espère, que la fermeture de Megaupload permettra de revenir aux fondamentaux que sont le partage de données sur internet.

Pertes et profits

D’après les différents articles que l’on trouve sur le Web à propos de la fermeture de Megaupload, la plainte qui a entrainé la fermeture du site se base sur une estimation de 500 millions de dollars de perte pour les ayants droits des fichiers piratés. Et d’après ces mêmes articles, les sites Megaupload auraient rapportés pas loin de 175 millions de dollars de revenus (publicitaires et abonnements).

Donc, plus d’un tiers des « pertes » ont été « compensées » par les abonnements et la publicité. Tout ceci n’est pas très légal, mais… Hého ! L’industrie de la culture ! Oui, vous, les dinosaures d’internet, y’a un modèle économique à creuser là ! Les gens sont prêts à payer pour avoir accès FACILEMENT à du contenu multimédia ! Quelle nouvelle ! Dites donc… Et non, télécharger des fichiers bourrés de protections toutes plus lourdes les unes que les autres ne correspond pas à un « accès facile ».

Bon, de là à ce que ces sociétés arrivent à connecter deux neurones pour s’apercevoir de la situation, on a de la marge !

Dilemme

Bon par contre, y’a un problème : l’accès facile à du contenu multimédia, passe certainement par une centralisation. Le modèle dont je parle ici n’est donc certainement pas idéal, mais il aurais au moins le mérite de rapporter de l’argent aux ayant droits et non à des sociétés plus ou moins légales qui profitent d’une absence d’offre adaptée à l’internet.

J’ai bien dit rapporter de l’argent « aux ayant-droits », malheureusement pas « aux artistes », mais c’est un autre débat…