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Philippe Scoffoni : Gratipay, le financement participatif durable

lundi 4 mai 2015 à 11:35

GratipayJ’avais en brouillon un article présentant Gratipay depuis pas mal de mois. Je comptais en parler plus en détail maintenant que je vous propose de soutenir mon activité sur ce blog qui au secours est devenu payant :-) … enfin pour ceux qui peuvent et qui le veulent.

Gratipay ça marche comment ?

Le principe est assez simple. Tout d’abord, il vise à établir une relation de financement « durable ». C’est un point qui est intéressant, car il permet à un auteur ou un projet de bénéficier d’un revenu à peu près stable dans le temps. Les participants s’engagent à verser une somme donnée toutes les semaines. Pas de dons ponctuels avec Gratipay.

L’ouverture d’un compte sur Gratipay se fait de la même façon que vous soyez créateur ou donateur. Certains apprécieront d’autres pas du tout, mais l’authentification se fait au travers d’un compte sur un des services en ligne suivant : Twitter, Google+, Facebook, GitHub, Bitbucket et Openstreetmap. Évidemment si vous n’avez aucun compte sur un de ces services, cela complique un peu l’entrée. Par rapport à une approche « Michu centrée », je ne suis pas inquiet, ils ont forcément un compte Facebook.

Une fois votre compte ouvert, vous pouvez l’associer à un moyen de paiement. En l’occurrence votre carte bancaire. Là aussi j’imagine que certains vont faire la moue. Il y a intérêt à ce que l’information soit conservée de façon sécurisée et que l’infrastructure ne présente pas de faille de sécurité.

Contrairement à un système comme Flattr où je peux donner répartir mes dons comme je le souhaite par rapport à une somme mensuelle, Gratipay vous permet de définir la somme que vous allez verser toutes les semaines à un auteur ou à un projet. Il peut s’agir de quelques centimes à bien plus. C’est ensuite Gratipay qui se charge d’effectuer les versements et de recharger votre compte via votre carte de crédit. Le rechargement se fait par somme de 10 $ minimum. Ce fonctionnement a pour objectif de minimiser les frais de transaction bancaire évidemment.

Comment Gratipay se rémunère-t-il ?

Un point qui m’avait fait arrêter l’utilisation de Flattr, c’est le prélèvement de 10% sur les dons. Un pourcentage que je juge excessif pour une plate-forme que se contente de faire l’intermédiaire.

Gratipay se finance par les versements de ses utilisateurs. Autrement dit Gratipay (le projet) a un compte comme les autres utilisateurs du service. A charge pour les utilisateurs de jouer le jeu et de verser toutes les semaines une somme au projet. En dehors de cela, Gratipay ponctionne uniquement les frais liés aux transactions bancaires lors des paiements. Au final, cela permet de maximiser l’argent qui va à la création et pas à l’intermédiaire. Bref j’aime beaucoup le principe.

A noter que Gratipay ne fonctionne pour l’instant qu’en dollars. Il n’est de pas possible pour un Européen d’associer un compte en banque pour retirer l’argent issu des revenus qu’il perçoit. Ce point est à l’étude néanmoins.

Mais Gratipay risque de disparaître…

Ha ben tiens l’affaire paraissait trop belle pour durer :-( . Le service de paiement utilisé par Gratipay va fermer dans moins de deux mois. Il s’agit de Balanced Payments une société à l’origine de l’Open Company Initiative ou en français l’Initiative d’Entreprise Libre. Gratipay est d’ailleurs une entreprise adhérant à ce mouvement. Ces entreprises s’engagent à faire de l’ouverture un élément déterminant dans la façon de créer de la valeur.

Pour faire simple, Gratipay doit changer de service de paiement, probablement Stripe ou Braintree, mais il leur faut aussi « vider » les caisses si j’ai bien compris. Les utilisateurs qui ont des comptes positifs doivent transférer leur argent vers l’extérieur. L’ensemble doit être réalisé dans le court délai de deux mois ce qui semble une gageure pour l’équipe.

Si la situation n’est pas encore désespérée, à lire l’annonce, elle n’a rien de rassurant.

Un Gratipay en Europe ?

L’idéal serait évidemment que Gratipay puisse continuer son développement et supporter d’autres monnaies. L’alternative reste la mise en place d’une structure juridique et d’une instance dédiée pour notre zone euro. Sur le principe aucun obstacle puisque Gratipay respecte les principes du TIO loyal. Notamment, le code source du service est intégralement disponible sur GitHub.

Cependant le travail pour y arriver n’est pas mince. Le choix du statut pose également question. Personnellement, je serais favorable à un modèle associatif ou coopératif. Il est en effet sein que la gestion de ce type de structure soit la plus ouverte possible afin de s’assurer que l’argent collecté est avant tout utilisé pour rémunérer les auteurs. Nous mettons le doigt dans l’informatique que confiance.

Il lui faudrait aussi un petit nom sympa, si vous avez des idées, laissez-les en commentaire ! Tiens je propose FramaPay au hasard 😉 . Pour ceux qui voudraient carrément s’atteler à un tel projet; faites-le savoir en commentaire également.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 04/05/2015. | Lien direct vers cet article

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