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Miamondo : L’espéranto, une langue de libriste?

dimanche 27 août 2017 à 08:43

Introduction

Sur ma page de présentation, je précise que l’un de mes centres d’intérêt est l’espéranto. Cette langue a été construite et offerte à l’humanité sous le nom de langue internationale par L.L Zamenhof en 1887. Cet ophtalmologiste polonais né dans une famille juive a publié ses travaux sous le pseudonyme de Doktoro Esperanto (le docteur qui espère). C’était son avatar en quelque sorte. Dès sa naissance, l’espéranto s’est donné pour but de faciliter la communication entre les peuples et par conséquent, de rapprocher les hommes.

Malgré tout l’intérêt que je porte à cet idiome, je dois reconnaître que je n’ai pas trop le temps de le pratiquer. Et c’est fort regrettable… J’ai découvert l’espéranto il y a une dizaine d’années grâce à Wikipédia et j’ai été très surpris de constater que certains articles francophones avaient leur traduction dans cette langue.

J’ai appris l’espéranto grâce à ces deux excellents cours en ligne :

drapeau_esp

Points communs entre Linux et l’espéranto

Comme Miamondo est un site qui  gravite autour de la culture libriste, j’avais envie d’aborder le thème de l’espéranto dans cette optique particulière. J’avais envie de démontrer qu’il existe des points communs entre cette langue construite et Linux. J’ai le sentiment que Zamenhof, s’il avait été notre contemporain, aurait été enthousiasmé par Linux et les logiciels libres. Il a offert SA langue internationale à l’humanité tout comme Linus Torvald a offert son noyau Linux. Il faut être réaliste, l’espéranto peine à s’imposer comme langue internationale. Ça reste un truc de geek linguistique. Il en est de même pour les distributions Linux qui peinent à s’imposer sur les ordinateurs de monsieur Tout-Le-Monde. Ça reste un truc de de geek!

L’apprentissage de l’espéranto est d’une désarmante simplicité. On dit que c’est une langue propédeutique dans le sens où sa structure régulière, notamment sa grammaire, permet d’apprendre d’autres langues plus facilement. J’ai fait mon service militaire dans les transmissions et je me souviens que la devise de cette arme était « L’arme qui unit les armes ».  Eh bien, je vais la détourner et l’adapter à l’espéranto… « La langue qui unit les langues »

Si l’espéranto facilite l’apprentissage des langues étrangères, j’ai le sentiment que Linux facilite l’apprentissage de l’informatique. J’ai installé Ubuntu Maverick merkaat en 2010 sur ma bécane. Eh bien, avec son système de fichiers et son interface en ligne de commande, cette distribution linuxienne m’a permis de mieux comprendre comment fonctionnait un ordinateur. J’ai pu arpenté les rivages de ce que j’appelle la conscience-machine. Tout comme l’espéranto, Linux a donc un caractère propédeutique qui est évident.

Pour l’anecdote, on dit parfois qu’une distribution a « forké » et donné naissance à une nouvelle… Sachez pour votre gouverne personnelle que l’espéranto a « forké » lui aussi pour donner naissance à l’ido, une variante tombée dans l’oubli (ou presque).

Diffusion de l’espéranto

Je trouve regrettable que l’espéranto n’ait toujours pas réussi à véritablement s’imposer comme langue internationale. Il ne sert à rien de faire porter la responsabilité de cet échec à l’anglais, largement répandu dans les échanges internationaux. L’anglais est une belle langue que j’utilise presque tous les jours sur Internet. Elle m’est utile et je n’ai nullement envie de la dézinguer. Plutôt que de se lamenter sur cette situation, restons optimiste et réjouissons-nous du fait que l’avènement d’Internet a largement contribué à l’expansion de l’espéranto. Internet a peut-être sauvé l’espéranto… ou du moins, il lui a donné une nouvelle impulsion. Quelques exemples à l’appui de mes assertions :

Passons à la pratique!

Avec le verbe « être », je vais vous apprendre les temps simples en moins de deux minutes. C’est parti mon kiki!

Il n’y a aucune exception.

Le fond lexical est clairement indo-européen et plutôt emprunté aux langues romanes. Il n’y a qu’un seul article défini (« la ») et pas d’article indéfini. Tous les verbes ont un infinitif en « i ». Tous les noms communs se terminent en « o », tous les adjectifs se terminent en « a », tous les adverbes en « e » ou en « aŭ ». Quant au pluriel, cette fonction est remplie par le « j » (artikoloj par exemple).

On rencontre un cas qui est l’accusatif et qui, pour simplifier, « marque » le complément d’objet direct. Pour ce faire, on rajoute un « n » au nom commun et à l’adjectif :

C’est une langue agglutinante :

Extrêmement flexible, on peut la malaxer comme de l’argile et façonner la phrase de son choix. Par exemple, je vais traduire : « Il a fait une petite erreur ».

Quatre possibilités de traduction même si la dernière est un peu tirée par les cheveux, je vous l’accorde!

Il existe toute une palanquée de suffixes pour exprimer par exemple :

Conclusion

Il ne manque pas grand chose à l’espéranto pour qu’il prenne son envol mais ça ne viendra certainement pas des sommets. Trop de résistances par rapport à cette idée révolutionnaire. Mais l’avènement d’Internet a tout changé et si un jour, l’espéranto se diffuse largement, ce sera grâce à celles et ceux qui la pratiquent déjà.

 


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