PROJET AUTOBLOG


Aryo

Archivé

source: Aryo

⇐ retour index

Le scandale Zoe Quinn secoue le milieu du jeu indie

mercredi 27 août 2014 à 14:23

zoe-quinn-cyborg

Un scandale a secoué la semaine dernière le monde du jeu vidéo indépendant. Je vais essayer d’en faire un rapide résumé ici parce que je trouve que cela fait réfléchir sur ce qu’est réellement le milieu indie. Il est peut être bien écarté de ce que l’on pourrait imaginer.

Un article décrit bien les faits, en français, ici : Une indé couche avec un journaliste de Kotaku en échange de faveurs
Disclaimer : C’est assez mal écrit, et certaines tournures sont limites, mais on retrouve les faits.

C’est assez long alors je vais résumer rapidement ce qui me semble important.

Une développeuse, Zoe Quinn, est auteure d’un jeu indépendant. En 2013, elle avait fait parler d’elle en raison d’un supposé harcèlement de la part d’une communauté de 4chan ayant découvert son identité. De forts soupçons suggèrent que ce « harcèlement » ait été monté de toutes pièces pour faire le buzz et faire parler de son jeu.

La nouvelle révélation est la suivante : elle a couché avec 3 personnes plus ou moins proche du journalisme vidéoludique. L’information nous vient d’un de ses ex qui, d’une grande classe, s’est fendu d’un article preuves à l’appui.

Au delà de l’activité sexuelle de ladite développeuse, grand bien lui en fasse, ce qui a fait mouche auprès de la communauté c’est la promotion de son jeu vidéo par ces mêmes hommes : un journaliste du jeu vidéo, le membre du jury d’un concours auquel son jeu participait, et… son patron.

De quoi faire grincer des dents n’importe quelle personne qui aurait la moindre idée de la définition du mot éthique ; ou même conflit d’intérêt.

Malheureusement, Internet étant ce qu’il est, un déferlement de haine s’est déversé sur elle. Des images pornos d’elle (qu’elle avait elle même publiées), des insultes, etc. Ces actions sont toutes condamnables. Et beaucoup essayent de faire tourner le débat uniquement autour de ça, un peu comme les médias le font avec les groupes casseurs dans une manifestation.

Mais ce n’est pas ça qui est intéressant. Ce genre d’affaire n’étant pas banale, les discussions ont commencé à aller bon train sur les réseaux sociaux comme Reddit ou 4chan. Puis soudainement, tout ce qui touchait de près ou de loin à Zoé Quinn s’est mis à disparaitre. Censuré.

Et on a alors retrouvé une vague de censure assez impressionnante partout. Par exemple chez GamesNosh, où c’est carrément son hébergeur qui lui demande aussi sec de virer son article.

dfb

Et c’est ça, qui est fondamentalement intéressant. Les tentatives de promotion canapé, ça ne date pas d’hier, et il y en aura d’autres. Par contre, le réseau de relation d’un développeur indépendant capable de réaliser une levée de bouclier à coup de censure de cette envergure, c’est… impressionnant. Et assez inquiétant. C’est inquiétant pour deux raisons.

La première raison, c’est la vision personnelle que j’avais de ce qu’est le milieu du jeu ‘indie’. On imagine une petite communauté de passionnés aux idées novatrices. Cette affaire nous fait finalement réaliser que ce milieu peut se comporter comme un lobby ayant un pouvoir important et qui l’utilise de l’une des pires des façons : la censure.

La deuxième chose qu’il me parait important de retenir, c’est que même ici, la limite entre la presse et les entreprises n’est pas très claire. Si même dans le jeu vidéo indépendant les journalistes ne sont pas intègres, comment peut-on l’envisager pour le journalisme politique ?

En bref, on se fait encore prendre pour des jambons.

Évidemment, je généralise puisque je traite le milieu du jeu indie comme une seule entité, ce qu’il n’est pas. Mais je pense que cette affaire m’a sensiblement fait changer de vision sur cet univers, et que je serais plus attentif à l’avenir.


Article rédigé par Arthur pour aryo, le 27/08/2014. | Lien Permanent | 0 Commentaire
Tags :

Flattr this!