L'inspiration de cette histoire est évidente pour toute personne ayant eu à attendre la proclamation de ses résultats. Lorsque j'ai été élevé au titre d'ingénieur, j'ai d'ailleurs connu une bouffée d'angoisse. En Belgique, l'obtention officielle d'un titre se fait de manière orale et par ordre alphabétique, comme décrit dans le texte. Mais le professeur chargé de proclamer oublia mon nom. Mon visage devint blanc, mon ami Bertrand qui était à mes côtés m'a serré le bras en signe de soutien. Puis, clôturant la proclamation, le professeur revint en arrière dans ses feuilles et ajouta : « J'oubliais Lionel Dricot ».
Quelques jours plus tard, alors que le stress était retombé, ma voiture dérapa sur une flaque d'huile alors que je montais sur l'autoroute et se lança dans un tête à queue. Je réussis à rattraper le véhicule et à le jeter sur le bas-côté, dans l'herbe. Lorsque je revins chez moi, je tremblais encore d'émotion et j'écrivis « La proclamation ».
Involontairement, cette nouvelle a trouvé un écho particulier auprès d'une partie de ma famille. Aussi, rétrospectivement, je tiens à dédier ce texte à mon cousin Thomas, étudiant, disparu dans un accident de voiture, ainsi qu'à son frère et à ses sœurs.