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Vers un État policier ?

jeudi 19 mars 2015 à 10:35
Voici un article rédigé par le Schyzophrène Asynchrone
Si vous suivez l’actualité, vous avez dû remarquer deux événements. Deux événements apparemment sans lien immédiat.
Tout d’abord il y a cette loi, dite de programmation militaire, votée pendant les vacances parlementaires, ou peu s’en faut, dans l’indifférence la plus totale.
Elle autorise, entre autres réjouissances, le blocage administratif de sites web. Un blocage de site web, c’est quand on vous empêche d’accéder à un site. Un blocage administratif de site web, c’est quand la police décide quel site va être bloqué. Donc sans passer par un juge.
Déjà là, le bât blesse et on sent venir les problèmes de constitutionnalité (séparation des pouvoirs, #toussa…). Mais ne vous en faites pas, le pire est à venir.
Cette loi avait été voté pour bloquer les sites de téléchargement illégal, type thepiratebay & cie. Bah, pourquoi pas après tout, tout le monde sait que c’est illégal, HADOPI, #toussa, bon là ils veulent passer au niveau supérieur, c’est pas comme si ça allait nous empêcher de télécharger…
Mais attendez, attendez ! Voici le deuxième événement dont je vous avais parlé, que vous n’avez pas pu rater si vous suivez l’actualité. D’ailleurs, même si vous ne la suivez pas, vous ne pouviez pas passer à côté. Il s’agit, bien entendu, de l’attentat à Charlie Hebdo.
Vous allez me dire, quel rapport entre cet attentat et le blocage de site de téléchargement illégal ? Quel rapport ? j’y viens.
Le rapport n’est pas tellement avec l’attentat en lui-même qu’avec les mesures « d’exception » qui ont été prises à la suite de celui-ci.
Certains penseront au plan Vigipirate, mais ce n’est pas lui. Mais quoi alors ?
Vous vous souvenez de cette loi sur le blocage de site web ? Eh bien maintenant, ce ne sont plus uniquement les sites de téléchargement qui sont bloqués, mais aussi ceux faisant l’apologie du terrorisme. Vous me rétorquerez que si un site a été déclaré illégal, il n’y a pas de problèmes à ce qu’il soit bloqué. Je vous répondrai gentiment de relire ce qui a été dit au-dessus et de vous pencher de plus près sur la signification du mot « administratif ». C’est un juge qui décide de ce qui est illégal ou non. Et ici, ils n’ont pas voix au chapitre. C’est un policier qui, dans son bureau, va décider que tel site lui paraît illégal et va envoyer l’ordre de le bloquer. C’est de cette manière que le site d’information musulman islamic-news.info a été bloqué. Je n’ai pas pu voir si celui-ci faisait effectivement l’apologie du terrorisme, il semble mort.
Et voilà que, s’ajoutant à tout cela, un député veut bloquer les sites qui disent du mal des élus.

Que dire ? Que c’est totalement contraire à la liberté d’expression ? À la constitution ?
Imaginons, juste imaginons, que je veuille dire du mal du terrorisme et que je le fais ici. Si, par la suite, les terroristes gagnent la guerre – car nous sommes en guerre, faudrait pas l’oublier – et que l’on se retrouve avec un gouvernement terroriste suite à une occupation du territoire car c’est comme cela que finissent les guerres, alors, le site de l’Étudiant Libre sera-t-il voué à la censure – car c’est bien de cela qu’il s’agit – parce que j’ai un jour critiqué ici le terrorisme ?
Si mes élucubrations vous paraissent trop fantaisistes, remplacez « terrorisme » par « Front National », ça revient au même. Personnellement un régime qui autorise ça, j’appelle ça une dictature.
Vous allez me dire que j’exagère. Certes, mais à peine.
Voici le tableau : il est interdit de dire du mal du pouvoir en place sous peine d’être censuré, pendant ce temps, Valls veut déchiffrer les messages chiffrés pour pouvoir espionner tout le monde (au passage, la vie privée fait aussi partie de la constitution, mais visiblement c’est pas un problème).
Censure des opposants, surveillance généralisée… Chouette programme !
Quant à ce qui concerne la dictature, Montesquieu disait qu’un pays qui n’a pas de constitution n’est pas une démocratie. Et visiblement, à l’heure actuelle, la nôtre ne vaut plus grand-chose…

Sources


http://lehollandaisvolant.net/?d=2015/03/10/16/30/45-censure-generalisee-les-elus-la-reclament
http://genma.free.fr/?Censure-des-sites-en-France
http://reflets.info/censure-et-surveillance-administrative-lessence-de-la-tyrannie/
http://www.numerama.com/magazine/32494-10-problemes-poses-par-la-censure-d-islamic-newsinfo.html

[brève] La liberté, réellement ?

samedi 14 mars 2015 à 17:12
De nombreuses personnes disent que la vraie liberté, c'est de se débarrasser de Dieu. Nietzsche disait que Dieu était mort. Mais ces personnes ne l’ont pas remplacée par d'autres idoles ? La science, le foot, le logiciel libre, l'humanité, l’argent, la politique… Et que finalement, l’Homme doit croire en quelque chose, et qu’il soit impossible d’être totalement indépendant ?
Ne blâmons personne, évitons juste les extrêmes et que l’égo prennent le pas sur notre esprit d’ouverture. Personne n’a ni tord, ni raison, seulement une vision différente du monde.

Repenser le SMS chiffré

samedi 7 mars 2015 à 17:40
Aujourd’hui, j’apprends que OpenWhisperSystems abandonne le chiffrement des SMS dans son application phare, TextSecure.
Bien sûr, les arguments ne me satisfont pas trop : non, la dictature n’est pas uniquement dans les pays des « suds ».
Comme d’habitude, on va chercher une alternative ou attendre le fork. Ils disent que la 2,6.0 sera la dernière avec chiffrement des SMS.
Sinon je me pose une question : pourquoi pas utiliser GPG dans les SMS ?

#educationisnotacrime ou comment l’Iran empêche une minorité à avoir accès à l’éducation

vendredi 27 février 2015 à 17:15
A l’occasion du Education Is Not A Crime Live 2015 à Los Angeles, Nader m’a envoyé un petit courriel pour que je diffuse un article. En effet, en Iran, certaines minorités n’ont pas le droit à aller à l’école. Il nous explique pourquoi. Dans un précédent article, je disais que l’éducation permettait un changement profond de la société.

L’éducation est quelque chose de primordiale. Savoir lire, écrire, compter, connaître le monde qui nous entoure et le comprendre. Plus qu’une chance, c’est un privilège. Mais certaines personnes dans le monde en sont dépourvues. Pas qui le veulent pas au contraire, ils en rêvent. Pas qu’il n’y a pas d’école, au contraire, il y en a de très bonnes. Non, simplement parce que leur gouvernement leur en empêche. Pourquoi ? Parce qu’ils sont nés dans une minorité qui, depuis le XIXe siècle, est opprimée. Je veux bien sur parler des Baha’is en Iran. À l’occasion de la campagne de #educationisnotacrime, je vais revenir sur un fait qui est pas tant parlé dans les journaux. Un crime quasiment silencieux.

Revenons en 1840. La société iranienne est en pleine débandade. C’est une société corrompue, les chefs spirituels et temporels préférant les vanités de ce monde et aux plaisirs de la cour, plutôt que de se soucier par exemple des pauvres. Un jour, un marchand de Chiraz, surnommé le Báb (la porte en persan), a décidé de réadapter l’Islam pour répondre aux problèmes de l’époque (de la même manière que le Christ a réformé le judaïsme en apportant le christianisme), en adoptant la forme d’une nouvelle religion. Oh rien de bien méchant, quelques réformes qu’il a écrit dans un livre, le Bayan. Bien sûr il y a eu une vague en Iran, des personnes adhérant à cette nouvelle religion et des personnes, surtout voulant garder leurs privilèges, étaient contre. Le Bab à dit qu’il n’était qu’un messager annonçant la venue de quelqu’un de plus important, Bahá’u’lláh (qui ne savait pas à l’époque que c’était lui, c’est une longue histoire). Ce personnage est le fondateur du baha’isme[1]. Ce personnage était le fils d’un ministre : à lui la richesse et le pouvoir. Mais il décida de tout abandonner[2] et de proclamer son message. Oh, trois fois rien : l’égalité homme/femme[3], une redistribution des richesses, que l’humanité est une, que toutes les religions ne sont des facettes d’une seule et même, la recherche indépendante de la Vérité (et donc abolissant le clergé), que les religions n’étaient qu’une vérité relative, car adapté à la capacité de compréhension de leur époque[4]… Bien sûr, cela ne plaisait pas aux mollahs, l’autorité religieuse chiite.

Ces derniers ont donc décidé de faire une campagne contre les baha’is. Ils sont donc accusés de tous les maux : espions tour à tour britanniques, russes, israéliens selon l’ennemi du moment. Bahá’u’lláh ne doit sa survie qu’au fait de sa condition de noble, mais fut exilé jusqu’aux confins de l’empire ottoman, à Saint-Jean d’Acre[5].
Au début du XXe siècle, les Baha’is ouvrirent une école ouverte à tous. Qu’importe le sexe ou la religion. Elle était prestigieuse. Les grands notables envoyèrent leurs enfants dans cette école.
Mais le clergé ne voyait pas ça d’un bon œil. Après tout, toute religion postérieure à l’Islam est mauvaise[6], non ? Et depuis quand la femme est l’égal de l’homme ? Et surtout, pourquoi remettre en question l’autorité du clergé ?

Durant la Révolution constitutionnelle, au début du XXe siècle, de nombreux changements eu lieu. Le peuple iranien demandant un parlement, la liberté de la presse, une indépendance vis-à-vis de l’Occident. Une des premières constitutions orientales. Bien que les zoroastriens, juifs et chrétiens furent juridiquement protégés, les Baha’is en furent exclus. Et c’est parti pour des décennies de discrimination. Pendant ce temps, les Baha’is travaillèrent pour donner plus de droits aux femmes… Bref, ils essayaient comme ils pouvaient de changer leur société pour la rendre meilleure.

La situation va mieux avec Reza Shah et son fils Muhammad Reza Shah, leur donnant une égalité avec les autres citoyens. C’est une période courte, de 1925 à 1979. Néanmoins, il nomma un premier ministre issu du clergé nationaliste. En 1955, ce ministre envoie l’armée dans un centre baha’i (où se réunissait les baha’is régulièrement) pour les chasser. Des propriétés des Baha’is sont saisies. Cette période est relativement calme (comparativement à ce qui arrivera après) malgré des épisodes de répression.
Mais à la Révolution de 79, le clergé, ayant gardé un goût amer, décide de priver de droits les Baha’is. On rentre dans une période de tension permanente. Les révolutionnaires font une propagande anti-baha’is, en les dénigrants. On les force à se convertir à l’Islam. On assiste à des exécutions de masse. On empêche les baha’is d’exercer certains métiers. L’université est interdite pour eux. Une université de l’ombre, la BIHE pour Bahá’í Institute for Higher Education, est crée pour permettre aux jeunes d’étudier.

Dans les années 2005, un discours de haine à lieu. Des journaux et des tracts de propagande anti-baha’is dont diffusés. Les cimetières sont profanés. Des baha’is sont jetés en prison juste à cause de leur foi. Si vous voulez en savoir plus, une page Wikipédia en anglais relate les persécutions.

Et pendant 170 ans, alors que les violences sont de plus en plus fortes, les baha’is continuent de résister pacifiquement. L’Iran, en privant d’éducation, viole les droits humains.

Je tiens à préciser que ce texte n’est pas écrit dans une volonté de prosélytisme. Je veux juste faire connaître à la terre entière une injustice peu connue et rendre hommage à une minorité qui continue de résister pacifiquement malgré la violence de la répression.

L’amélioration du monde peut s’accomplir par des actes purs et bons, par une conduite louable et convenable.Bahá’u’lláh

La Terre n’est qu’un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens. Bahá’u’lláh

Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille :

le film To Light a Candle, par Maziar Bahari et le site dédié educationisnotacrime.me dont ce texte est une traduction libre. Il parle des actions du gouvernement pour empêcher les baha’is d’aller à l’école.
le film Iranian Taboo de Reza Allamehzadeh parlant des persécutions faites aux baha’is
Le site officiel des baha’is de France bahai.fr et de la communauté internationale bahai.org
Un article intitulé «  RELIGIONS – Les bahá’ís en danger : la situation des droits de l’homme en Iran à un tournant ? »
  1. en effet, on peut considérer le Bab comme celui qui annonce la venu de Bahá’u’lláh de la même manière que Jean-Baptiste a annoncé la venu du Christ ^
  2. à vrai dire, il se souciait guère des fastes de la cour. Il était surnommé le père des pauvres : il s’occupait de la misère autour de lui ^
  3. une des premières féministe iranienne était baha’i, pour l’anecdote ^
  4. ça vous parait normal tout ça ? Imaginez le contexte de l‘époque ! Révolutionnaire ! ^
  5. ce qui explique historiquement la localisation de l’administration baha’i. Sa construction étant antérieur à celle de l’État hébreu, la propagande iranienne disant que les baha’is soutiennent Israël est fausse. D’ailleurs, si les baha’is ne travaillent pas dans l’administration, ils n’ont pas le droit de vivre dans ce pays pour éviter de nourrir ce genre d’allégation ^
  6. Chez les musulmans, Mohamet est surnommé le sceau des prophètes c’est à dire le dernier. Pourtant, il dit aussi qu’il y aura d’autres après lui. ^

Blogguer, ça vous dit ?

dimanche 22 février 2015 à 11:27
J’ai discuté avec de nombreuses personnes sur le bloguage. Tous m’ont avoué le même problème : les mots n’arrivent pas à sortir, syndrome de la page blanche, bien qu’ils sachent ce qu’ils veulent dire. Être aphone numériquement en quelque sorte.
Je souhaite sincèrement les aider. L’écriture est, comme toutes les disciplines telles que la musique ou le sport, quelque chose qui s’acquière en écrivant.
Donc voici quelques conseils que je pourrais donner à ces personnes :


Je peux comprendre que certains soient timides, n’ayant pas envie de diffuser leur prose dans le grand océan qu’est Internet. Si vous voulez, je peux ouvrir un petit blog «  privé » (pas accessible de l’extérieur sauf si on est connecté, et avec une URL secrète), pour pouvoir s’entraider : conseils, commentaires, exercices… Bref, bloguer, mais avec une bouée. La forme sera cordiale, un peu comme pour les thérapies de groupe du style alcooliques anonymes. Chacun participe, il n’y aura pas de gourous. En effet, on peut tous apprendre de quelqu’un d’autres.
Si vous êtes partant, contactez-moi, soit par courriel, soit dans les commentaires (avec une adresse courriel valide) pour que je puisse vous inscrire.